Pour les jeunes ruraux, la réduction de la durée de l’allocation chômage signifie la perte progressive d’un filet de sécurité vital dans des territoires où les opportunités professionnelles sont rares.
La récente revalorisation de l’allocation chômage, portée de 15 000 à 18 000 dinars, s’accompagne d’une restriction majeure : sa durée est désormais limitée à deux années. Cette mesure marque la fin d’un dispositif instauré en 2022 pour soutenir une jeunesse confrontée à un marché du travail en crise. Pour les jeunes des zones rurales et reculées, souvent dépourvus de ressources ou d’opportunités professionnelles locales, la question devient cruciale : comment subvenir à leurs besoins lorsque l’allocation prend fin ?
Depuis sa création, l’allocation chômage offrait un filet de sécurité à plus de deux millions de demandeurs d’emploi. Son accès illimité rendait le soutien souple, mais fragilisait les finances publiques. Le gouvernement a donc opté pour une refonte : une seule année d’aide, renouvelable une fois. Conséquence : des milliers de jeunes, dont beaucoup en milieu rural, sortiront automatiquement du dispositif dès l’entrée en vigueur des nouvelles règles.
Des solutions limitées pour les jeunes ruraux
Dans ces régions, l’allocation représentait souvent le seul revenu régulier, permettant de subvenir aux besoins de la famille. Sans terres agricoles exploitables, sans capital pour lancer une activité ou créer une microentreprise, ces jeunes se retrouvent dans une situation particulièrement vulnérable. L’absence d’opportunités locales accentue la précarité et risque d’alimenter l’exode rural vers les villes ou des emplois informels, souvent mal rémunérés et instables.
Pour accompagner cette transition, l’exécutif évoque plusieurs pistes. La première concerne les formations qualifiantes, adaptées à des secteurs porteurs comme le numérique, l’artisanat, le bâtiment ou l’agroalimentaire. Les centres de formation professionnelle pourraient proposer des dispositifs accélérés destinés aux jeunes sortants du système universitaire ou sans cursus technique.
Autre alternative : les dispositifs de micro-crédit. Des programmes comme l’Angem ou la Cnac, longtemps critiqués pour leur complexité, pourraient être réorientés afin de faciliter la création de microentreprises, avec un accès simplifié au financement et un accompagnement personnalisé. Mais ces mesures restent dépendantes de la capacité des jeunes à identifier un projet viable dans un environnement économique encore incertain.
La mise en place de mécanismes ciblés pour les zones rurales apparaît comme une priorité : programmes de formation et soutien matériel pour des activités locales, dispositifs d’emploi saisonnier ou collectif. Sans mesures adaptées, la réforme risque d’aggraver les inégalités territoriales et d’exclure durablement une partie de la jeunesse rurale du marché du travail.
Par : Aly D









