Le président des LR a, depuis sa nomination au gouvernement Bayrou, fait du dossier de l’immigration une priorité, avec un accent particulier sur les ressortissants algériens.
Plusieurs médias français ont abordé, hier, l’AN 1 de Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur désormais démissionnaire. Un ministre qui s’est particulièrement distingué par sa hargne envers les immigrés, notamment maghrébins, et son « algérophobie » poussée à l’extrême, au point d’être qualifié, de ce coté-ci de la Méditerranée, de ministre de la haine.
«Nommé ministre d’État le 21 septembre 2024, le Vendéen, devenu patron des Républicains, s’est taillé une stature de présidentiable. Après douze mois de travail, et beaucoup d’annonces, quels résultats faut-il mettre au crédit du premier flic de France? », s’interroge BFM TV, média pourtant marqué à droite et largement critiqué par les français pour sa ligne éditoriale anti-immigration. Sur le site de ce média, l’An 1 de Retailleau ressemble à un « anniversaire en sourdine ». La chaine en ligne fait d’ailleurs remarquer que le ministre démissionnaire, un habitué des plateaux de télévision et des conférences de presse, « est plutôt discret pour fêter sa première année à la tête du ministère de l’Intérieur ». Et de s’interroger encore : « Est-ce parce qu’il est officiellement démissionnaire tant que Sébastien Lecornu ne l’a pas reconduit dans ses fonctions ou est-ce parce qu’il n’a pas un désir débordant de promouvoir son bilan place Beauvau? » Le média français a, en outre, passé en revue ses annonces et leur concrétisation depuis qu’il a intégré le gouvernement avec fracas, se mettant à dos une bonne partie de l’opinion publique et de la classe politique française.
La carte des OQTF
C’est surtout sur la question des Obligations de quitter le territoire français ( OQTF) que BFM braque les projecteurs. Bruno Retailleau a, fait savoir la chaine, promis de « faire exécuter davantage les OQTF » pour être certain que les personnes sous le coup de mesure d’éloignement du territoire français finissent bien par partir. Il en a fait un objectif et l’a rappelé à maintes reprises dans les médias et lors de ses échanges avec les préfets, est-il souligné. «Mais il est difficile de savoir si le ministre de l’Intérieur a vraiment changé la donne. Les chiffres officiels s’arrêtent à la fin de l’année 2024, quatre mois donc après son arrivée au gouvernement », est-il précisé.
Quant à la réalité du nombre d’OQTF qui finissent par l’expulsion des personnes concernées, il n’existe plus de chiffre officiel publié.
Sur le dossier algérien, le média français fait remarquer que celui-ci permet à Retailleau se positionner sur d’autres sujets que les siens. Et d’expliquer : « Depuis des mois, les tensions sont au plus haut entre Paris et Alger (…) Problème: les dossiers diplomatiques ne sont pas les siens. C’est bien le ministère des Affaires étrangères qui a la main sur les relations algéro-françaises, et seul Emmanuel Macron peut décider de revenir sur ce traité. »
Il et clair que, d’après un long article consacré à ce sujet par BFM, que Retailleau a multiplié les prises de parole sur le sujet des relations algéro-françaises, « quitte à agacer le Quai d’Orsay ».
Un ministre toxique pour les relations algéro-françaises
Il avait notamment promis de rallonger la durée de rétention aux CRA, d’augmenter l’exécution des OQTF, de mettre en place une nouvelle loi immigration, de freiner la régularisation des sans-papiers et de durcir les conditions de naturalisation. Sur l’ensemble de ces sujets, Retailleau « ne peut se vanter que de peu de résultats », révèle le média en ligne.
Et de rappeler que par ses multiples sorties médiatiques particulièrement aiguisées contre l’Algérie, Bruno Retailleau « a envenimé la situation entre les deux pays », dans un contexte où les relations étaient déjà dégradées, après la reconnaissance par le président Macron de la marocanité du Sahara occidental fin juillet 2024. Durant cette année à la tête du département de l’Intérieur, Retailleau a également tenté en vain de mettre fin à l’accord franco-algérien de 1968, qui régit l’immigration algérienne en France, tient à rappeler TSA.
La dénonciation de ces accords visait surtout à faire grossir son réservoir électoral, chauffé à blanc et se positionnant clairement dans cette droite extrême anti-algérienne et nostalgique de l’Algérie françaises. Pour TSA , Retailleau a utilisé ce levier pour mettre pression sur l’Algérie. Retailleau a, sur ce point, échoué d’autant que l’accord en question est toujours en vigueur. « En se focalisant sans cesse sur l’Algérie et l’immigration algérienne en France, il a réussi à s’emparer de la présidence de Les Républicains (droite) et de monter dans les sondages. Sinon, c’est le grand échec », conclut la même source.
Par : Akram Ouadah