Par : Hamid Baali
Comme à l’accoutumée, en dépit des contraintes du jeûne, les familles guelmoises ne renoncent pas aux sempiternels achats d’habits neufs destinés à leurs enfants pour célébrer dignement la fête de l’Aïd el-Fitr. Les emplettes se déroulent essentiellement la nuit, après le f’tour, car durant la journée, les maîtresses de maison se consacrent à leurs tâches ménagères et à la confection des menus riches et variés. Chaque soir, les parents, accompagnés de leurs enfants, se rendent dans les magasins spécialisés dans la vente d’effets vestimentaires, disséminés dans le centre-ville et les rues commerçantes du chef-lieu de wilaya.
Les prix affichés donnent le tournis aux nombreux clients qui évoluent difficilement dans cette cohue compacte car tout le monde veut dénicher, coûte que coûte, les articles de son choix. Une jeune maman ne cache pas sa colère : “C’est incroyable ! Une robe pour ma fillette de trois ans est proposée à 2.800 dinars, un petit jeans à 2.900 dinars et une paire de chaussures à 3.500 dinars ! Comment voulez-vous qu’un simple salarié puisse vêtir ses quatre enfants âgés de deux à treize ans ?”. Les commerçants restent imperturbables et ne consentent aucune réduction à même d’atténuer les angoisses des parents saignés à blanc et qui sont contraints de serrer la ceinture et d’effectuer des prêts auprès des proches et amis pour satisfaire leur progéniture.
Selon les dires des parents que nous avons approchés, il faut débourser, au bas mot, entre vingt-cinq et trente mille dinars pour les achats de trois enfants, sachant que la qualité est loin d’être acquise. Cependant, les gens de condition modeste se rabattent sur les produits chinois cédés à des prix abordables et qui sont disponibles à longueur d’année. Les familles démunies se rendent dans les friperies qui ont pignon sur rue et elles ont l’opportunité de choisir des articles potables à des prix attractifs.
Elles procèdent à un lavage systématique et à leur repassage pour leur donner une certaine fraîcheur et c’est la seule solution pour permettre aux enfants de fêter dans l’allégresse l’Aïd el-Fitr.
De toute évidence, ces achats se poursuivront jusqu’à la veille de l’Aïd et les rues animées grouillent d’une foule hétéroclite pressée d’acquérir les habits indispensables, les chaussures, sous-vêtements, parfums, cosmétiques…etc. Cette démarche s’effectue en fonction des moyens financiers et nul n’y renonce. Et au diable le coronavirus et les mesures sanitaires !