La comédienne annabie Raja Houari a été sacrée meilleure interprétation féminine lors de la 3ᵉ édition des Journées théâtrales arabes de Sétif, grâce à son rôle dans la pièce «Le Carnaval Romain», une production du Théâtre régional de Constantine, mise en scène par l’artiste Mouni Boualem.
Présentée pour la première fois en mai sur la scène du Théâtre régional Mohamed Tahar Fergani de Constantine, «Le Carnaval Romain» est une adaptation libre du texte de l’écrivain hongrois Miklós Hubay. La pièce, qui raconte l’histoire de Margit, une actrice autrefois célèbre, mais tombée dans l’oubli, a su séduire par la puissance de son interprétation et par la modernité de sa mise en scène. Ce spectacle a marqué un tournant particulier, puisqu’il s’agit de la première expérience de mise en scène de Mouni Boualem, fille du Théâtre de Constantine, qui a réussi à imposer une signature originale et audacieuse.
Cette première a été couronnée par une véritable moisson de récompenses lors des Journées théâtrales arabes à Sétif, où «Le Carnaval Romain» a décroché le prix du meilleur spectacle intégré, celui de la meilleure scénographie attribué à l’artiste Chahinaz Nagouache, le prix de la meilleure mise en scène remporté par Mouni Boualem, et enfin, celui de la meilleure interprétation féminine attribué à Raja Houari, qui a marqué les esprits par une prestation d’une intensité rare.
Pour les spectateurs et les critiques, Raja Houari a su incarner Margit avec une sincérité bouleversante, faisant de ce rôle une véritable plaidoirie en faveur de la mémoire et de la reconnaissance des artistes, et plus particulièrement des femmes ayant consacré leur vie à la scène. Une artiste aux multiples facettes.
Si cette consécration paraît naturelle, c’est parce que Raja Houari a bâti sa carrière sur une diversité de rôles marquants. Elle a incarné des personnages forts dans plusieurs créations, parmi lesquelles : El Tafihoune «Imraa bi dhil maksour», «Hakiket El Kadhib» (La vérité du menteur) ou encore «El-Djamilate», un hommage vibrant aux héroïnes de la guerre de libération.
En parallèle de ces œuvres exigeantes, Raja Houari s’est également illustrée dans des pièces destinées aux enfants, prouvant sa capacité à s’adresser à différents publics et à transmettre la passion du théâtre dès le plus jeune âge.
À travers ce nouveau prix, c’est non seulement le talent d’une artiste qui est salué, mais aussi la vitalité du théâtre constantinois, capable de porter des créations audacieuses et de donner toute leur place aux voix féminines. Raja Houari, étoile d’Annaba, continue ainsi de rayonner sur la scène nationale en affirmant son statut de comédienne de valeur et en contribuant au rayonnement de l’art dramatique algérien.
Par : I.S