Par : A.A
Décidemment, les ménagères n’ont pas dérogé, en ce mois de carême, à la règle. Pour preuve, les ordures ménagères sont passées, l’espace de douze jours, du simple au double. Le constat est à la fois frustrant et désolant. Il est aussi un indice de cette tendance dévastatrice qu’a prise notre mode de consommation. Une tendance dont les signes sont là : on achète pour ensuite jeter carrément dans la poubelle ! Et sur ce plan, nos éboueurs peuvent certainement témoigner. Nos bacs à ordures sont pleins à craquer. On y trouve un peu de tout dans nos ordures : des restes d’aliments à moitié consommés et surtout du pain ! De quoi nourrir plusieurs bouches affamées, affirme ce père de famille, rencontré à la sortie d’une mosquée. Les campagnes menées par des associations caritatives, à travers les réseaux sociaux, n’ont rien pu faire pour arrêter ce gaspillage. Les prêches religieux ont connu le même sort. Nous assistons, en quelque sorte, à une défiance de toutes les règles du bon sens. En dépit de son caractère nocif sur tous les plans, environnemental et social entre autres, le gaspillage semble s’installer dans les mœurs des gens. Sans doute aucun, le gaspillage est financier, mais il est aussi d’ordre moral, a tenu à dire ce citoyen, qui n’a pas caché sa désolation face à ces tonnes de déchets ménagers que les éboueurs ramassent chaque jour de nos quartiers. Que vous soyez à Daksi, à Ziadia ou à Djebel El Ouahch, c’est la même scène qui se répète : les ordures font presque partie du décor de ces quartiers. En se rendant ces jours-ci dans ces quartiers, et dans d’autres certainement, on a l’impression que les éboueurs sont, peut-être, en grève. Loin de là, l’explication à cette accablante situation réside dans cette « hystérie » qui a gagné les esprits durant ce mois de la Rahma. Ramadhan a beaucoup perdu de sa spiritualité, s’accordent à dire de nombreux fidèles. Pour preuve, les gens versent de plus en plus dans une logique excessivement consommatrice, loin des valeurs humaines. En fait, de ces ordures, que les ménages jettent chaque jour, de nombreuses familles nécessiteuses à Constantine se nourrissent ! Des scènes auxquelles nous assistons quotidiennement et qui illustrent parfaitement les ambivalences d’une société