L’Algérie poursuit sa stratégie d’autosuffisance en lait en poudre en multipliant les partenariats internationaux. Après avoir lancé un projet d’envergure avec le groupe qatari Baladna, Alger explore désormais la possibilité d’une coopération industrielle avec l’Italie, un acteur majeur du secteur laitier européen. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de construire une filière locale de transformation capable de réduire les importations et d’assurer la sécurité alimentaire nationale.
Une première rencontre officielle a eu lieu lors de la visite de l’ambassadeur algérien à Rome, Mohamed Khelifi, au siège de la société italienne Inalpi, spécialisée dans les industries laitières. Les discussions ont permis de poser les bases d’un projet de production de lait en poudre en Algérie, avec un transfert de technologie et un engagement pour un modèle industriel durable. Une délégation d’Inalpi se rendra en Algérie en décembre pour étudier les conditions d’installation d’une unité conjointe destinée au marché national, concrétisant ainsi une coopération productive et à long terme.
Un partenariat industriel stratégique
Ce projet constitue un nouvel axe de la coopération algéro-italienne, qui s’est progressivement diversifiée au-delà de l’énergie pour inclure l’industrie, les services et l’agroalimentaire. Le lait en poudre figure parmi les principales denrées importées en Algérie, et sa production locale constitue une priorité économique pour réduire la dépendance aux marchés internationaux et préserver les réserves de change.
Le projet prévoit la création d’une usine de production intégrant la technologie italienne et l’expertise algérienne en matière de gestion, de distribution et de sécurité alimentaire. Selon les économistes, cette approche contribuera à sécuriser l’approvisionnement du marché national, atténuer les fluctuations des prix mondiaux et renforcer la souveraineté alimentaire. Les discussions ont également porté sur les aspects environnementaux et techniques, avec l’intégration de solutions de traitement et de recyclage des eaux usées dans le respect des normes durables et européennes.
L’ambassadeur Mohamed Khelifi a souligné que cette coopération s’inscrit dans le cadre des nouvelles orientations de l’Algérie pour attirer des investissements étrangers productifs : « Le but n’est pas l’échange commercial, mais la construction d’une industrie alimentaire basée sur la technologie et le partenariat à long terme ».
Pour sa part, le président d’Inalpi, Ambrogio Invernizzi, a qualifié cette rencontre de « première étape vers un partenariat industriel intégré », et a exprimé la volonté de l’entreprise italienne de transférer son savoir-faire et de développer des chaînes de production durables en Algérie.
Ce projet, s’il se concrétise, représenterait un saut qualitatif pour le modèle de coopération économique algéro-italien, en favorisant la création d’emplois locaux, l’élargissement de la base de production nationale et la réduction de la facture des importations alimentaires.
Ce nouveau partenariat avec l’Italie s’inscrit dans la continuité de la ferme géante de 270 000 vaches lancée avec Baladna à Adrar, le plus grand projet de production laitière au monde, qui vise à couvrir 50 % des besoins nationaux en lait en poudre, blé dur et viande rouge.
Par : S.A.B.












