Le réseau social X ou ChatGPT étaient notamment inaccessibles, ainsi que certains services de Google, Amazon et Spotify, selon des agences de presse mondiales.
Plusieurs sites internet et applications dans le monde entier ont connu, hier, une panne globale en raison de problèmes techniques chez le fournisseur américain de services en ligne Cloudflare. Le réseau social X ou ChatGPT étaient notamment inaccessibles, ainsi que certains services de Google, Amazon et Spotify, selon des agences de presse mondiales.
Cloudflare propose notamment des services de sécurité destinés à protéger les sites web contre les attaques DDoS (attaques par déni de service), qui consistent à surcharger les sites web par des requêtes ciblées, en créant un tampon entre les utilisateurs finaux et les sites web. Des centaines de milliers d’entreprises à travers le monde utilisent ses services. Cloudflare, qui a effectué hier une maintenance planifiée dans plusieurs centres de données, a annoncé qu’elle était consciente des problèmes rencontrés par plusieurs clients. “Nous nous efforçons de comprendre l’ampleur du problème et de le résoudre”, a indiqué Cloudflare en début d’après-midi. Rappelons que ce n’est pas la première fois qu’une panne chez Cloudflare paralyse le web. Cela s’était déjà produit en juillet 2019 et juin 2022.
Selon le site Maghreb Émergent ( ME), cette panne a mis à genoux une partie du web mondial, provoquant des erreurs en cascade sur de nombreux sites et services, de réseaux sociaux à des médias en ligne. Cloudflare a, ajoute ME, confirmé être confronté à un incident critique touchant son réseau mondial, avec des erreurs internes de type « 5xx » renvoyées aux internautes tentant d’accéder à des sites hébergés derrière son infrastructure. Selon les premières informations disponibles, l’incident touche le cœur du réseau de Cloudflare – son plan de routage et/ou ses services de proxy – et non un simple module périphérique, note ME.
Les utilisateurs voient soit des pages blanches, soit des messages d’erreur générés par l’infrastructure de Cloudflare ellemême, signe que la requête échoue avant même d’atteindre les serveurs finaux. Les perturbations ont ainsi été constatées simultanément en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et même en Afrique, ce qui confirme qu’il ne s’agit pas d’un problème localisé sur un seul data center.
Cloudflare est l’un des principaux fournisseurs mondiaux de services de CDN, de sécurité et de performance web, placé en intermédiaire entre les sites et leurs visiteurs afin de filtrer le trafic, accélérer le chargement des pages et absorber les attaques. ”Sa présence sur des millions de domaines, y compris de grands noms de la tech, fait de l’entreprise une véritable colonne vertébrale invisible pour l’utilisateur final, mais critique pour l’écosystème numérique”, fait savoir ME.
Lors d’une panne précédente en juin 2025, poursuit la même source, Cloudflare avait déjà montré à quel point l’interconnexion de ses services pouvait provoquer des effets en cascade : une défaillance sur son service de stockage Workers KV avait paralysé durant plus de deux heures des briques aussi diverses que WARP, Access, Gateway ou encore Workers AI. L’incident d’hier s’inscrit dans la même logique de risque systémique lié à la centralisation de nombreuses fonctions au sein d’un seul acteur.
L’une des hypothèses expliquant cette panne est celle d’un incident lié à une opération de maintenance lourde; certains observateurs ayant relevé un calendrier technique particulièrement chargé pour Cloudflare ce 18 novembre. ME précise : ”À ce stade, aucun élément sérieux ne permet de privilégier la piste d’une cyberattaque, un scénario pourtant systématiquement évoqué par le grand public à chaque panne mondiale.” Cloudflare, qui avait assuré n’avoir perdu aucune donnée lors de la panne de juin et s’était engagé à réduire sa dépendance à certains prestataires tiers, se retrouve à nouveau au centre du débat sur la robustesse de l’infrastructure mondiale.
Par : Akram Ouadah












