A la veille de l’Aïd El-Adha, les préparatifs vont bon train. La fête se déroulant, cette année, en amont du week-end. Bien que les autorités aient tenté de rassurer quant à l’ouverture des commerces durant cette période, les citoyens, forts de l’expérience de la ville fantôme au lendemain de toute fête religieuse préfèrent prendre les devants et se ruent vers les marchés. Cette crainte de la pénurie multiplie la demande et fait grimper les prix parfois du simple au double, parfois au triple, comme celui de la viande à titre d’exemple, comme nous avons pu le constater hier dans la matinée.
La viande à prix d’or !
Traditionnellement, les personnes ne pouvant pas se permettre d’acheter un mouton se rabattaient sur de la viande au kilo. A présent cela est devenu un luxe. Ainsi, une demi-carcasse d’agneau a été cédée à 42 000 Da hier, le gigot s’est vendu à 7000 Da. Le prix de la viande, qui a dépassé tout entendement, a grimpé en flèche en l’espace de 24h. Lorsque l’on sait que nous sommes 40 millions d’algériens donc, statistiquement, 10 millions de familles et sachant que l’Etat table sur 2 millions de peaux récoltés, combien serons-nous de familles à consommer de la viande durant cette fête ?
Les consommateurs impuissants
Marchands de fruits et légumes, détaillants ou grossistes, commerçants, agriculteurs, maquignon, chacun défend sa position à sa manière, afin de convaincre les citoyens de la justesse des prix. Interrogé sur les causes de cette flambée injustifiée des prix des fruits et légumes, un marchand exerçant à El Hattab, reconnait l’absence de contrôle de la part des pouvoirs publics, que ce soit au niveau des marchés de gros ou de détail. Dans leurs explications sur la hausse des prix, certains marchands mettent en exergue le fait qu’«ils souffrent de l’intervention des spéculateurs et des intermédiaires en les obligeant à acquérir leur marchandise à un prix fixé après entente avec les grossistes
Les consommateurs se trouvent impuissants face au diktat imposé par les commerçants et qui met en évidence les carences de régulation du marché. Parce que cette envolée ne peut avoir d’autre explication que l’âpreté du gain à laquelle nous ont habitués les vendeurs à la veille de chaque événement religieux. A croire le souci du gain rapide et facile l’emporte sur toute autre considération, dont la piété.
Par : Aly D