Cette année, la saison de la grippe s’annonce particulièrement sévère. Les établissements scolaires deviennent des espaces propices à la circulation des virus respiratoires.
Dans les classes, la promiscuité, la baisse de la ventilation et la fragilité immunitaire de certains enfants créent un terrain favorable aux infections. Des données mondiales récentes confirment cette tendance, comme la fermeture, en octobre, de plus d’une centaine d’écoles au Japon en raison d’une flambée de la grippe, ou encore l’apparition en Australie d’une « tridemie » combinant trois virus respiratoires : la grippe saisonnière, le virus respiratoire syncytial (VRS) et la Covid-19. Ces signaux d’alerte rappellent l’importance de la prévention dans les établissements scolaires, espaces clos où les virus respiratoires circulent facilement.
Mesures et suivi renforcés à l’école
En Algérie, la santé scolaire a été un thème fort de cette rentrée 2025. L’accent a été mis sur les addictions, particulièrement dangereuses pour les jeunes, mais les risques ne se limitent pas à ce domaine : fièvre, grippe ou virus hivernaux représentent également une menace pour les élèves. Pour y répondre, l’ensemble de l’écosystème éducatif autour de la santé des élèves doit être mobilisé. Parmi les initiatives annoncées figurent le renforcement du dispositif médical en milieu scolaire et le déploiement des Unités de Dépistage et de Suivi (UDS). Lors de la journée nationale de la santé scolaire, le ministre de la Santé a souligné « la nécessité de construire un front uni et multisectoriel » pour garantir une école saine.
Le ministère de la Santé souhaite également insuffler une nouvelle dynamique à la médecine scolaire, souvent perçue comme secondaire. Un projet de mise en réseau des médecins scolaires avec les structures hospitalières spécialisées est en cours, parallèlement à l’introduction d’outils numériques pour faciliter le suivi des dossiers médicaux des élèves. En mai dernier, plus de 400 médecins spécialisés ont pris part à une journée nationale de formation à Alger, consacrée aux nouvelles approches du dépistage. La sous-directrice chargée des milieux spécifiques, Dr Fatma Bousmaha, a insisté sur l’importance d’investir dans la prévention dès l’école, considérée comme un espace stratégique pour poser les bases d’une société en meilleure santé.
Prévenir avant de soigner
Les Unités de Dépistage et de Suivi installées dans les établissements disposent désormais d’une mission claire : dépister, orienter et accompagner les élèves. Ces structures doivent jouer un rôle clé dans la détection précoce des pathologies respiratoires, mais aussi dans la sensibilisation aux gestes de prévention. L’hiver, la priorité reste de réduire la transmission des virus : aération régulière des classes, lavage fréquent des mains, couverture correcte du nez et de la bouche en cas de toux. Ces gestes simples, souvent négligés, demeurent les plus efficaces.
Avec le retour du froid, les services de santé scolaire doivent redoubler de vigilance. Si les écoles algériennes n’ont pas encore connu de flambée comparable à celles observées ailleurs, la prudence reste de mise. Les spécialistes rappellent que le virus de la grippe, bien que banal en apparence, peut entraîner des complications graves, notamment chez les plus jeunes ou les enfants atteints de maladies chroniques.
Dans ce contexte, la santé à l’école devient un véritable indicateur de la santé publique. Préserver l’équilibre sanitaire des classes, c’est aussi protéger l’ensemble de la communauté. L’hiver 2025-2026 s’annonce exigeant, la prévention demeure la meilleure réponse face à la fragilité virale de la saison.
Par : Aly D












