Les restrictions d’eau ont généré un phénomène qui est en train de se propager à grande vitesse : les citernes d’eau sur les façades d’immeubles. En plus de dégrader le paysage urbanistique déjà fort malmené, ces citernes sont un véritable danger public qui, pour l’instant ne semble pas inquiéter les pouvoirs publics au vu de leur absence de réaction.
Les coupures d’eau, rendues encore plus pénible par l’absence de calendrier clair et régulier de distribution, sont un calvaire pour les citoyens. Si la pose de réservoirs sur les balcons est devenue courante et compréhensible, l’installation sur les façades, bien public, est en voie de se généraliser. Au-delà de l’aspect urbanistique, ces citernes sont des bombes à retardement au vu de l’énorme poids causé par les réservoirs et l’eau. Les risques d’effondrement sont bien réels. De plus, ces risques liés au poids pourraient être aggravés par une installation médiocre telle que l’on peut le voir sur cette photo largement partagée sur les réseaux sociaux. Malheureusement, cette fois, il ne s’agit pas d’un fake, mais d’une réalité qu’il serait inconscient de banaliser. Installées sur de simples supports métalliques, comme le sont les climatiseurs, les citernes de 1000 litres peuvent peser entre 1000 et 1200 kg. Pourrait –on vraiment ignorer que ce poids, altéré par les conditions climatiques (froid et forte chaleur) ne puisse pas, à moyen terme, faire céder leur si fragile soutien ?
En plus des dangers liés à leur poids, les citernes d’eau peuvent aussi causer d’autres problèmes comme des fissures par exemple.
Il faut d’abord bien comprendre comment sont construits balcons et terrasses et donc de quelle façon ils vont résister aux charges. Une terrasse, c’est un plancher qui sert aussi de toit. Deux de ses côtés au moins reposent sur un mur. Le balcon est construit comme un prolongement du plancher, accroché sur un seul de ses côtés, en porte-à-faux à l’extérieur de l’immeuble. C’est la structure la plus vulnérable. Chaque ouvrage est prévu pour résister à des charges permanentes (luminaires, plafonds, cloisons…) et à des charges d’exploitation (meubles, personnes). Sont-ils prévus pour des charges aussi lourdes que des citernes d’eau ?
Au-delà cette considération alarmante, une partie importante du patrimoine bâti, pas si ancien que ça à l’instar de la plaine ouest, se trouve en état de dégradation avancée, Cela est principalement dû au manque d’entretien permanent à l’égard de celui-ci. les murs de ces cités construites très rapidement, souvent mal finies, carrément transformées par les habitants, sont-ils capable de supporter de telles poids ? Doit attendre un drame pour réagir ?
Annaba a subi une urbanisation rapide, massive et disparate. S’y côtoient des constructions modernes et planifiées, des ensembles auto-construits, spontanés, et des quartiers anciens. Le bâti est aujourd’hui lourdement dégradé. A cela s’ajoute des constructions récentes, érigées le long des artères longeant les plages notamment, avec un total manque de cohérence. Il en découle une situation de dégradation du paysage urbain et architectural des rues. Il serait temps de réagir.
Aly D