Le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger) a annoncé, hier, une série de mesures judiciaires sévères visant plusieurs cadres liés à la gestion du complexe sportif du 5 Juillet 1962 , à Alger. Ce stade emblématique a été le théâtre d’une tragédie le 21 juin dernier, lorsque l’effondrement d’une tribune supérieure, à l’issue du match entre le Mouloudia d’Alger et le NC Magra, avait coûté la vie à quatre supporters et blessé de nombreux autres. Ce drame avait brutalement transformé une fête populaire, marquant le sacre du MCA, en une scène de deuil national. Dès le lendemain, le président de la République, avait ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête pour établir les responsabilités, soulignant la gravité de l’événement et la nécessité d’une transparence totale.
Trois mois plus tard, les premiers résultats de l’instruction confirment des manquements majeurs et se traduisent par la mise en détention provisoire de plusieurs responsables du complexe Mohamed-Boudiaf.
Des charges lourdes et une enquête toujours en cours
Parmi les personnes écrouées figurent Kaada Yacine, directeur général chargé de la gestion du complexe, Hadj Ali Mohamed, chef de l’unité du stade du 5 Juillet, Belmedani Belkacem, directeur adjoint, ainsi qu’Atouche Ali, directeur des équipements et de la maintenance. Le juge d’instruction a également entendu Abdelkader Tayou, directeur de l’administration et des moyens du complexe, Hicham Ben Amiraouche, chef de chantier, et Sofiane Hermouz, chef d’atelier technique, qui ont été placés sous contrôle judiciaire.
Les charges retenues contre eux sont particulièrement lourdes : « négligence et imprudence ayant entraîné la mort », « blessures involontaires », abus de fonction et manquement aux obligations de sécurité. Ces infractions sont définies par les articles 288, 289 et 442 du Code pénal, ainsi que par l’article 33 de la loi relative à la lutte contre la corruption. Le Conseil de justice d’Alger a précisé que l’enquête se poursuit pour déterminer l’ensemble des défaillances qui ont conduit à ce drame, en établissant les responsabilités à différents niveaux hiérarchiques, du directeur général aux responsables techniques.
La justice rappelle ainsi que la gestion d’infrastructures accueillant du public ne peut souffrir d’aucune négligence.
Par : S.A.B