Le groupe algérien Sonatrach a repris à la mi-octobre ses opérations de forage dans le bassin de Ghadamès, en Libye, après une interruption de plus de dix ans. L’annonce a été faite par la Compagnie nationale libyenne du pétrole (NOC), qui a salué le retour du partenaire algérien dans le cadre du programme national de redynamisation du secteur énergétique.
Les travaux concernent un puits d’exploration situé dans la zone contractuelle 95/96, à proximité immédiate de la frontière algéro-libyenne, et à une centaine de kilomètres du champ pétrolier de Wafa. D’après la NOC, les forages visent une profondeur finale de 8 440 pieds, confirmant l’intérêt stratégique et géologique du site.
Sonatrach avait suspendu ses activités dans la région en mai 2014, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire en Libye. Cette reprise marque ainsi une étape importante dans la relance de la coopération énergétique entre Alger et Tripoli, à un moment où les deux pays cherchent à consolider leur rôle régional dans le domaine des hydrocarbures.
Le bassin de Ghadamès avait déjà révélé un potentiel prometteur. En février 2013, le ministère libyen du Pétrole et du Gaz avait annoncé la découverte d’un gisement exploité par Sonatrach, dont la production prévisionnelle était estimée à 8 200 barils de pétrole brut et 1 700 m³ de gaz naturel par jour. Ce site pourrait contribuer à la relance de la production nationale libyenne.
La Libye relance son secteur pétrolier
Avec près de 48 milliards de barils de réserves prouvées, la Libye détient les plus grandes ressources pétrolières d’Afrique. Cependant, depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, les divisions politiques et les conflits internes ont fortement ralenti la production. Aujourd’hui, le gouvernement d’union nationale de Tripoli s’efforce de redynamiser le secteur grâce à un vaste plan d’investissement estimé entre 3 et 4 milliards de dollars.
Plusieurs majors internationales, dont Eni, ExxonMobil et Chevron, ont déjà manifesté leur intérêt. En avril 2025, la Libye a lancé son premier appel d’offres pétrolier depuis dix-sept ans, confirmant sa volonté d’attirer de nouveaux partenaires. Le retour de Sonatrach s’inscrit dans cette dynamique, témoignant d’un rapprochement concret entre Alger et Tripoli et d’un regain de confiance autour de la coopération énergétique régionale.
Par : S.A.B.












