Face à l’arrêt prolongé des appareils de radiothérapie du Centre anticancer d’Annaba (CAC), une situation qui perdure depuis plus de 5 semaines, le ministère de la Santé a tenu, ce jeudi, une réunion de coordination avec les ministères de l’Industrie pharmaceutique et du Commerce extérieur. L’objectif affiché : lever les blocages techniques et administratifs et rétablir le service «dans les plus brefs délais».
Cela fait plus de cinq (5) semaines que le Centre de lutte contre le cancer (CAC) d’Annaba est privé de ses accélérateurs de radiothérapie. L’absence prolongée de ces équipements, essentiels aux protocoles oncologiques, contraint des dizaines de patients à des reports de séances dont l’impact sur le pronostic n’est pas négligeable.
Le ministère de la Santé a, officiellement, réagi le 9 octobre passé, en convoquant une réunion de coordination de haut niveau avec les ministères de l’Industrie pharmaceutique et du Commerce extérieur. Le communiqué ministériel a promis «des mesures urgentes et efficaces» pour garantir la maintenance et le retour en service des accélérateurs. Il a annoncé, aussi, la mobilisation de moyens techniques et humains, ainsi que l’implication du Commerce extérieur pour accélérer l’importation éventuelle de pièces détachées.
Sur le terrain, la situation reste préoccupante. Les causes invoquées mêlent difficultés techniques : complexité des interventions sur accélérateurs modernes et nécessité d’ingénieurs spécialisés, et obstacles procéduraux : retards dans le renouvellement des contrats de maintenance, lenteurs dans la libération des crédits et dépendance à des fournisseurs étrangers pour les pièces. C’est cette conjonction qui transforme une panne isolée en interruption prolongée.
Les annonces ministérielles décrivent des intentions claires. Elles ne précisent, toutefois, ni calendrier de remise en service, ni nombre d’appareils affectés, ni délai estimé pour l’arrivée des pièces si ces dernières doivent être importées. Or, pour les patients et leurs familles, seules des échéances vérifiables et des mesures d’accompagnement pratiques : réorientation vers d’autres centres, conventions provisoires avec des structures privées, prise en charge des frais de déplacement, auront une valeur tangible.
La communication institutionnelle a brisé l’isolement administratif du dossier ; elle doit maintenant se traduire en actes concrets et rapides. Tant que les engagements resteront non datés, l’interruption pèsera encore lourdement sur des parcours thérapeutiques déjà fragilisés.
Par : Mahdi AMA