L’univers de Yasmina Khadra s’apprête à franchir une nouvelle frontière, celle du grand écran.
L’auteur a révélé jeudi soir, sur Canal Algérie, qu’une adaptation cinématographique de son roman « À quoi rêvent les loups » était en préparation. Il a également précisé qu’il y avait de fortes chances pour que le tournage ait lieu entièrement en Algérie, offrant ainsi au film un ancrage authentique dans les lieux mêmes qui ont nourri son imaginaire.
Paru en 1999, ce roman marquant dans la bibliographie de Khadra avait rencontré un immense succès à la fois en Algérie et à l’étranger. Traduite dans plusieurs langues, l’œuvre a captivé par son réalisme cru et sa puissance narrative. L’adaptation cinématographique d’un tel texte promet d’être un défi artistique autant qu’un événement culturel majeur.
Le roman raconte le parcours tragique de Nafa Walid, un jeune Algérois d’origine modeste rêvant de devenir acteur international. À la fin des années 1980, dans une société en pleine mutation, il se retrouve propulsé au service d’une famille aisée de la capitale. De chauffeur, il devient témoin impuissant d’un monde où le pouvoir et l’argent effacent toute notion de justice. Une nuit, un drame survient : une adolescente meurt d’une overdose dans le lit du fils de la maison. Nafa reçoit l’ordre d’en faire disparaître le corps. Terrifié, il obéit, scellant ainsi son destin.
Khadra y dépeint la trajectoire d’un être broyé par la misère, l’humiliation et l’arbitraire, métaphore d’une génération perdue entre rêves et désillusion.
L’adaptation cinématographique d’« À quoi rêvent les loups » interroge déjà : comment traduire à l’écran la tension psychologique, la noirceur des rues d’Alger et la dérive intime du héros ? L’œuvre offre un matériau d’une intensité rare, oscillant entre drame social et tragédie morale.
Cette annonce suscite déjà l’impatience du public et des cinéphiles. Après « Ce que le jour doit à la nuit » et « Les hirondelles de Kaboul », cette nouvelle adaptation prolonge la présence de Yasmina Khadra sur grand écran et confirme l’attrait de son œuvre pour le cinéma.
Par : Aly D