Par : M.L
Les parents d’élèves continuent à payer le prix fort à Annaba où le système scolaire est en perpétuelle défaillance.
A la veille du bac 2022, prévu pour le 16 juin, les enseignants proposent des sessions de révisions accélérées à des prix à la limite de l’indécence.
15.000 da à 30.000 da pour une révision des matières principales à coefficient élevé, à l’instar des maths, sciences, physique ou l’arabe. Comptez 8.000 da à 15.000 da pour qu’un enseignant d’histoire-géographie ou d’éducation islamique fasse apprendre leurs leçons à des élèves souvent retardataires ou visant une moyenne précise au Bac. Le coût de ces cours varie selon le nombre d’élèves auxquels ils sont dispensés et selon le lieu, à savoir si l’enseignant fait le déplacement au domicile de son élève ou pas.
A Annaba, à l’instar d’Alger et plus qu’ailleurs, les cours extra scolaires prennent des dérives dangereuses pour le système scolaire et cela, dans l’insouciance totale de la direction de l’éducation qui ne juge pas encore que cette tendance est à signaler aux hautes instances.
Ces sessions de révisions, communément appelées « cours particulier », sont généralement présentées à des groupes de six à huit élèves en moyenne, redéfinissant volontiers le caractère particulier de la chose.
Avant cette période de révision accélérée, des candidats au Bac sont entassés à 100 dans des garages pour avoir accès aux « cours particuliers ». Les cours en question sont moyennés à hauteur de 4.000 da à 6.000 da par mois, selon la matière.
De nombreuses questions ressortent lorsqu’on sait que ce sont les mêmes enseignants qu’on retrouve en classe.
Le volume horaire n’est-ils pas suffisant dans le programme scolaire actuel ? Le sujet des cours particulier et du business qui est derrière ne peuvent évidemment pas être relatifs au nombre d’élèves en classe puisqu’ils sont beaucoup plus nombreux pendant les sessions de cours extrascolaire.
Ce qui était censé être un cours de soutien pour les élèves en difficulté est devenue la seule façon d’enseigner à Annaba, puisque les résultats des élèves en classes d’examens reposent exclusivement sur cette pratique.
Cette situation pénalise fortement les élèves en situation de précarité ou issus de familles à faibles revenus, étant donné que les prix atteignent des sommets qui contribuent à l’enrichissement des enseignants.