Avec la reprise des importations des véhicules de moins de trois ans, en février 2023, le taux de change de l’euro connait une hausse constante face au dinar algérien au marché noir des devises. Entre février 2023 et octobre 2025, le taux de change de l’euro a progressé de 24,07 %, a rapporté hier le site Maghreb Emergent ( ME). « Il est passé de 216 dinars algériens pour un euro à 268 dinars au 4 octobre 2025 », indique la même source.
Cette flambée s’explique, révèle ME, par un phénomène précis : l’importation massive de voitures neuves et d’occasion par les particuliers. En effet, depuis la levée des restrictions, les algériens se tournent massivement vers les marchés étrangers, notamment chinois, pour se procurer des véhicules.
Depuis plusieurs semaines, l’Algérie connaît une accélération des importations automobiles, notamment en provenance de Chine. Cette dynamique crée une pression constante sur la demande de devises fortes. « Les acheteurs viennent nous voir pour acheter des euros, souvent de grosses sommes, afin de payer les voitures importées.
Cela tire les prix vers le haut », a déclaré un cambiste à ME. Le seul constructeur actuellement actif, Fiat Algérie, peine toujours à faire face à une demande importante après de très longues années de restrictions à l’importation. Aussi, les concessionnaires automobiles agréés n’ont reçu aucune autorisation d’importation depuis plus de deux ans.
Cette situation a forcé la quasi-totalité des acheteurs à se tourner vers l’importation individuelle, qui dépend directement du marché noir pour l’obtention des devises. Avec la reprise des débarquements de véhicules, depuis le 15 septembre 2025, à partir des ports d’Alger et d’Oran, la demande sur l’euro s’accentue.
D’après ME, la demande en devises a bondi dès la seconde moitié de septembre, provoquant une flambée des taux sur le marché parallèle. « Personne ne pourra vous avancer un montant de plus 10 000 euros aujourd’hui. La pression est telle sur l’euro que beaucoup de cambistes préfèrent les garder le plus longtemps possible », nous a confié, hier, un habitué du Square Port-Said, à Alger, véritable plaque tournante du marché informel des devises à l’échelle nationale.
Par : Akram Ouadah