Son costume immaculé et son violon blanc demeurent une image indélébile. Hamdi Benani a marqué plusieurs générations par sa voix limpide et son charisme scénique. Cinq ans après sa disparition, l’« Ange blanc » continue de résonner dans la mémoire collective.
Né en 1943 dans une famille d’artistes, il avait grandi dans l’univers du malouf, ce répertoire andalou transmis de génération en génération. Très tôt, il avait choisi d’en être l’un des héritiers, mais aussi l’un de ses rénovateurs. En interprétant des classiques comme « Ya Bahi El Djamel », « Ouyoun Lehbara » ou « Jani Ma Jani », il avait conquis un large public tout en insufflant une touche de modernité.
Sa carrière avait été marquée par une fidélité rare à ses racines. Mais son aura avait franchi les frontières, jusqu’à faire rayonner le malouf sur des scènes internationales. On le surnommait « l’Ange blanc » non seulement pour son apparence, mais aussi pour son élégance et sa volonté de préserver une image noble de la musique andalouse.
Peu avant sa mort, il avait surpris par une collaboration inattendue : l’album Nuba Nova avec le collectif Speed Caravan. Ce travail, qui mêlait oud électrique, rythmes modernes et sa voix de velours, avait tendu un pont entre tradition et modernité, confirmant sa capacité à se réinventer sans trahir son art.
Lorsque la nouvelle de sa disparition a été annoncée, les hommages avaient afflué de tout le pays et bien au-delà. Artistes, responsables culturels et anonymes avaient salué la mémoire d’un homme qui avait donné une résonance nouvelle au patrimoine musical algérien.
Cinq ans après, le violon blanc de Hamdi Benani semble encore suspendu dans l’air. Ses mélodies, reprises par de jeunes voix, voyagent désormais d’Algérie vers le monde, comme un écho intemporel qui dépasse les frontières et les générations.
Par : Aly D