Depuis un certain temps, la centaine d’ouvriers de l’EPIC « Annaba Propre », sous la tutelle de la wilaya, attendent une réponse qui conditionne non seulement leur emploi, mais la survie de leurs familles. Les témoignages recueillis auprès des intéressés, confirmés par un courrier officiel adressé au wali par le député Seklouli Walid, dessinent le portrait d’une précarité administrative transformée en crise sociale locale.
Ces travailleurs, au nombre de 95 selon la lettre transmise à la wilaya, occupaient depuis plusieurs années des postes sous contrat à durée déterminée au sein de la structure municipale chargée de l’entretien. L’arrêt brutal de leurs contrats, expliqué par une réorganisation interne et la fin de délégations temporaires, les plonge dans l’incertitude : salaires irréguliers, droits sociaux limités, et, pour certains, l’impossibilité matérielle d’accéder aux aides de base. Plusieurs familles ont déjà fait part de pressions financières et psychologiques, en plus des charges quotidiennes aggravant une situation déjà fragile.
Sur terrain, les employés décrivent un quotidien de labeur, collecte, nettoyage, entretien des espaces publics, où la mise en péril de la continuité de leur activité a des conséquences immédiates sur la propreté et la gestion des services municipaux. Des sources internes indiquent qu’une trentaine de ces agents ont été détachés, à titre transitoire, vers des missions auprès d’établissements scolaires primaires ; leur statut est resté, toutefois, flou et leur rémunération parcellaire. Ce flou administratif crée un vide réglementaire au détriment du droit du travail et du service rendu au citoyen.
Le député Seklouli Walid, saisi par les travailleurs, a porté leur dossier jusqu’au bureau du wali. Dans son courrier officiel, il demande une intervention urgente : vérification de la légalité des décisions de non-renouvellement, examen de pistes de réintégration ou de voie légale permettant d’assurer la continuité de l’emploi, et mise en place de mesures sociales immédiates pour préserver la dignité des familles concernées. Les employés, pour leur part, insistent sur la demande de clarté et de secours rapides, un signe de précarité sociale prolongée.
Derrière ces procédures, les conséquences sont palpables : des foyers qui risquent une déstabilisation financière, des enfants dont la scolarité pourrait être affectée, des ménages contraints à renoncer à des soins ou à des dépenses indispensables. Les représentants syndicaux locaux appellent à une évaluation transparente et à des solutions de réajustement.
L’attente d’une réponse officielle de la wilaya concentre, aujourd’hui, l’espoir et l’inquiétude. Une décision rapide, explicite et conforme au cadre légal est la condition minimale pour restaurer la confiance et éviter une montée des tensions sociales dans la commune. Faute de garanties claires, le risque n’est pas seulement individuel ; il affecte la qualité du service public et la cohésion locale.
Par : Mahdi AMA












