A partir du 2 novembre prochain, les nationaux résidents ou non -résidents auront la possibilité de placer leur épargne avec des intérêts annuels forts intéressants. Le ministère des Finances va, en effet, émettre pour la première fois, un emprunt souverain sous forme de Sukuk Ijara, un instrument de finance islamique.
Cette opération, d’un montant global de 296,65 milliards de dinars, vise à offrir aux citoyens et aux institutions un produit d’épargne alternatif, tout en contribuant au financement de projets publics, selon le ministère. Les souscripteurs, qu’ils soient particuliers ou entreprises, résidents ou non-résidents, pourront acquérir ces titres pendant une période de deux mois.
Ils bénéficieront d’un revenu locatif annuel de 6%, un rendement présenté comme supérieur au taux d’inflation actuel (moins de 4% selon l’ONS) et exonéré d’impôt, le tout dans le strict respect des principes de la charia. Les Sukuk souverains sont des produits financiers flexibles et avantageux.
Leur particularité réside dans leur double promesse, à la fois financière et éthique. L’État s’engage ainsi à verser aux porteurs un revenu locatif annuel de 6% durant les six premières années. À l’échéance de la septième année, les souscripteurs récupèrent le montant initialement investi. Le contrat, d’une durée totale de sept ans, repose sur un principe de location (Ijara) de l’usufruit des actifs étatiques. Sur le plan fiscal, les revenus perçus sont exonérés de tout impôt. Ces titres offrent également une certaine liquidité. Ils sont « librement négociables » et peuvent être achetés, cédés ou même donnés en nantissement. Autre avantage notable, le Trésor public propose un mécanisme de rachat anticipé.
Les experts voient dans cette initiative une dynamisation salutaire pour le marché financier algérien. Les Sukuk représentent une alternative légale aux obligations traditionnelles, puisqu’ils ne reposent pas sur l’intérêt mais sur une participation à des actifs réels, en accord avec le principe du partage des profits et des risques.
L’émission vise à capter une partie de l’épargne thésaurisée, estimée à plusieurs milliers de milliards de dinars circulant en dehors du circuit bancaire. L’État espère ainsi drainer des fonds pour financer ses projets publics tout en offrant aux ménages et institutions un placement rémunérateur et conforme à leurs convictions religieuses.
Disponible auprès des banques, de la Banque d’Algérie, du Trésor, des agences d’assurance et des bureaux d’Algérie Poste, ce produit financier marque une étape dans la diversification des instruments de dette publique en Algérie.
Par : Akram Ouadah