Par : Djerbeh Aek
A propos de l’ex-wali, « Mon éducation ne me permet pas de traiter un commis de l’Etat de menteur, mais je dirais plutôt qu’il n’a pas tenu ses promesses », dira un membre d’une association locale et à lui d’ajouter : « Durant son règne qui aura duré 32 mois, il nous a promis monts et merveilles, aucune visite officielle n’a été consacrée à Ras El oued, à exceptée celle des offrandes à et la roue du développement n’a pas bouger d’un iota ». Sa population dépasse aujourd’hui les 90.000 âmes… Cette expansion effrénée, en l’absence d’entités économiques génératrices d’emplois, s’est avérée par la suite un facteur favorisant l’émergence des fléaux sociaux. D’après une étude réalisée par le bureau local développement stratégie (LDS), la région est loin des normes nationales et universelles, tous secteurs confondus. A vrai dire, les services chargés de la planification n’avaient envisagé, à l’époque, aucune dynamique pour accompagner la société dans sa mutation. A ce jour, la cité ne compte pas une seule entreprise susceptible d’embaucher une dizaine de personnes et les opportunités de travail sont inexistantes. Il y a dix ans, M. Mechri, wali de l’époque, s’est rendu à l’évidence de la nécessité de créer un parc d’investissement. Le dossier exhaustif fourni conjointement par la wilaya et l’APC de Ras El Oued finira par convaincre le département de Hassiba Mokraoui, directrice générale de l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (ANIREF). Le parc industriel dont devrait bénéficier Ras El Oued faisait partie des 49 sites proposés à l’échelle nationale. Il était parmi les 22 sites retenus, et l’ANIREF a l’époque avait bel et bien lancer un avis d’appel d’offres national et international portant aménagement et travaux de réalisation d’un parc d’investissement d’une superficie de 134 ha. Le marché fut attribué à une entreprise espagnole, hélas il coïncide avec la période de disette nous dit-on, et qu’il faut attendre l’embellie financière. Dix ans après, les lieux ressemblent beaucoup plus à un bidonville et les clôtures érigées de manière anarchique n’augurent pas un retour à la vocation originelle de ladite zone. « On aura perdu une étendue, plutôt les meilleures terres qui auraient servi la culture des céréales, une zone industrielle qui n’en a aujourd’hui ni l’aspect ni l’ambition de le devenir un jour », dira un quidam qui était au fait des initiateurs de cette gabegie. Le site qui se trouve à 20 mn de route de Sétif et à 15 mn de Bordj Bou Arréridj et Aïn Oulmène, présente des avantages indéniables, notamment sa proximité de l’autoroute (située à 10 km), et de la voie ferrée (distante de 6 km). A rappeler que des investisseurs étrangers avaient manifesté leur intérêt pour s’y installer, à l’instar d’une entreprise turque spécialisée dans la transformation de la cellulose, pouvant générer 500 emplois, malheureusement le projet tombe à l’eau, faute de retard dans la livraison du projet.
Le nouveau wali pourra-t-il changer la donne
Lors de sa première prise de connaissance de la zone industrielle de Mechta-Fatima (El-hammadia), et celle de Ras El Oued (R’mail), le nouveau wali de Bordj-Bou-Arreridj, M. Kamel Nouicer, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour toucher le mal du doigt ayant engendré les retards dans les travaux d’aménagement et de voirie lancés depuis cinq ans. Depuis sa prise de fonction, M. Nouicer a porté une attention particulière aux investissements industriels. Ces deux zones sont inscrites dans son agenda de sortie sur le terrain, lesquelles accusent des retards immenses dans leur achèvement. Face à cette situation, à la fois administrative et technique, le wali a tenu une réunion d’urgence qui, outre le président de l’APW, a regroupé les membres de l’exécutif, le secrétaire général de la wilaya, les entreprises de réalisation et les bureaux d’étude et, au cours de laquelle il a mis en place un comité technique pour relever l’ensemble des anomalies, obstacles et autres procédures ayant mis un frein à l’avancement des travaux, notamment d’aménagement général, de voirie et de la clôture du site. Un comité composé de tous les services techniques qui aura aussi pour mission de suivre la cadence des travaux et d’en remettre périodiquement un rapport détaillé au wali et de s’enquérir des travaux réalisés pour permettre aux services concernés d’avaliser la consistance et, par conséquent, les ordres de versement aux entreprises, surtout que la consommation des crédits alloués à ces travaux a grandement fait défaut. L’on parle d’un délai court, à savoir la fin de l’année pour en finir avec cette grosse épine qui a survécu à six wali. Le wali, dans son intervention devant l’assistance, est revenu clairement sur le respect et l’application des clauses du marché afin que personne ne perde ses droits et ses obligations. Au lendemain de cette réunion technique, les chantiers à l’arrêt, suspendus ou non lancés ont repris en présence du comité technique installé par le wali.