Par : A.D
« Autant en emporte le vent », la population nourrit toujours l’espoir de voir sa région sortir de sa léthargie de par la récession économique qui colle à la cité telle une peau de chagrin. La première zone industrielle sise à R’Mail, à 5km du chef-lieu de commune de Ras El Oued, lancée depuis des années dans le cadre d’un supposé programme d’envergure, qui avait pour but le renforcement de l’investissement privé et la création d’une dynamique d’investissements, traine le pas et peine à voir le jour. Le projet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive a survécu à six walis, le dernier en date, M. Benmalek lequel aussitôt installé s’est montré catégorique pour en finir avec ce dossier susceptible d’atténuer un tant soit peu le taux de chômage qui va crescendo ; cependant à ce jour les unités qui sont entrées en phase de production se comptent sur les bouts du doigt. « L’idée selon laquelle la zone industrielle offre des opportunités de travail s’est avérée un mensonge, il suffit de se rendre dans les cafés pour rencontrer des bataillons de jeunes chômeurs » explique, non sans regrets, Mounir, père de famille. La zone industrielle de R’Mail qui s’étend sur une superficie de 134 hectares des meilleures terres qui sont restées longtemps en jachère et ce, dans le souci de relancer le projet sur des bases solides. Malheureusement, une virée sur le terrain nous a permis de constater de visu le retard enregistré dans la réalisation même des clôtures, certains investisseurs ont abandonné des terrains à l’état brut ou après terrassement. En effet, en dépit des assurances données par le chef de l’exécutif qui déclarait en substance, quant au souci de la viabilisation : « L’état a mobilisé des sommes colossales pour ce qui et de l’électricité, gaz et les travaux de viabilisation. Cependant, la réalité sur le terrain est toute autre, plus de 50% des bénéficiaires du foncier industriel ne sont pas en mesure de concrétiser leurs projets, qui pour absence de moyens, qui par manque de motivation, pour certains juste pour s’accaparer du terrain pour le revendre en cas où l’Etat abandonne le projet, estime un investisseur qui a pignon sur rue. Les bénéficiaires avec lesquels nous avons parlé dégagent leur responsabilité et évoquent le retard dans le lancement des travaux de viabilisation. «Nous sommes pénalisés, nous ne pouvons plus procéder à l’installation de nos équipements et ce, pour absence de chemins d’accès ». La population exhorte le wali à faire le déplacement pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Il est utile de signaler que les premières zones industrielles lancées dans les années 80 sont aujourd’hui un indice physique d’une dilapidation à grande échelle d’espaces pour l’extension d’une cité qui en souffre. Point d’unités de production, hormis des terrains recyclés et proposés à la vente à des prix imaginaires à l’instar de celle de Ras El Oued qui incarne malheureusement cette réalité.