En septembre dernier, la ministre de l’Environnement et des Énergies Renouvelables a annoncé une étude sur le classement des zones humides du lac Fetzara. Cette annonce a été faite en réponse à une question écrite adressée à la ministre concernant la situation désastreuse du marais de Boucedra, classé zone humide et menacé de disparition. Le retard dans le classement national du lac Fetzara a privé ce site de financements étatiques essentiels pour sa réhabilitation, sa protection et sa préservation.
Situé dans la wilaya d’Annaba, le lac Fetzara s’étend sur environ 18.600 hectares et représente l’une des plus grandes zones humides d’Algérie. Cet environnement exceptionnel joue un rôle important dans la régulation des ressources en eau, la purification des eaux, la prévention des inondations et l’adaptation au changement climatique. En outre, il offre un potentiel de développement local grâce à des activités comme la pêche, l’agriculture, le pâturage et le tourisme.
Cependant, ce patrimoine naturel subit actuellement une dégradation sans précédent due à plusieurs facteurs naturels et humains. C’est dans cet ordre d’idées que le député Oualid Seklouli a adressé, avant-hier, plusieurs questions à la ministre de l’Environnement et des Énergies Renouvelables, soulevant des préoccupations majeures. Il a demandé quelle importance a été accordée à cette zone dans le cadre de la stratégie nationale des zones humides et quel est son statut du classement national, sachant qu’elle est officiellement inscrite au niveau international dans la Convention Ramsar.
Le député a également interrogé la ministre sur les mesures et dispositions de protection mises en place pour assurer la préservation de cette zone sur les plans naturel et économique. Il a demandé quels sont les impacts directs de l’état actuel du lac sur le développement rural durable et comment garantir des mécanismes de gestion efficaces avec l’implication des riverains pour sa protection. Enfin, il a questionné si des études d’expertise et d’aménagement ont été réalisées pour mettre en œuvre une politique de relance économique de cette vaste zone.
Il convient, de même, de mentionner que cette zone souffre d’une situation environnementale désastreuse, d’autant plus qu’elle est d’importance écologique pour la préservation des écosystèmes. Cette zone humide est un berceau de biodiversité, fournissant l’eau et la productivité primaire dont un nombre incalculable d’espèces de plantes et d’animaux (oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés) dépendent pour leur survie.
Cependant, le phénomène de la pollution menace la stabilité et la pérennité de la richesse de l’écosystème dans ces zones et conduit à sa destruction. Ainsi, la propagation de la pollution a eu un impact négatif, entraînant l’épuisement de ces zones et mettant en péril la préservation de leurs richesses.
En ce qui concerne la protection de la zone humide de Boucedra contre la pollution et sa remise en valeur, une étude de relevés des zones humides est nécessaire pour orienter les actions à entreprendre. Il est impératif de répondre à ces questions pour assurer la protection et la valorisation durable du lac Fetzara, un joyau naturel menacé.
Par : Ikram Saker