Par : Benyahia Abdelmadjid
Une convention de partenariat a été signée, hier, entre le recteur de l’université Batna 1, Dif Abdeslem et Merabti Chamia, directrice du Centre d’enfouissement technique (CET) de Batna. La convention a été signée au siège de l’entreprenariat situé à l’université Hadj Lakhdar. Le projet conventionné entre les deux secteurs s’intitule ‘’Valorisation énergétique du biogaz issu du CET de Batna à partir du traitement et valorisation énergétique des déchets’’. Selon Madame Merabti, cette convention a pour objectif de fixer les conditions de partenariat entre l’université Batna 1, Hadj Lakhdar et l’établissement public de gestion du centre d’enfouissement technique de la ville de Batna. La convention aura à préciser et à fixer les principes et les objectifs dans les principaux domaines de coopérations ainsi que les modalités de sa mise en œuvre. La directrice du centre a indiqué à Le Provincial que l’objectif du partenariat se base essentiellement sur des axes qui s’inscrivent notamment dans les domaines vivants, tels que les travaux de recherches et de développement, encadrement et accueil des étudiants, les échanges d’informations et de documentations techniques et scientifiques, assistance sur terrain entre autres.
Qu’est-ce que le biogaz ?
Le biogaz est une source d’énergie renouvelable. C’est un gaz issu le plus souvent de la fermentation d’éléments organiques sous l’action de micro-organismes. Ce processus de fermentation, qui se produit spontanément dans les écosystèmes naturels (marais, rizières, sols, intestins de mammifères…etc.) est appelé méthanisation. Il est aujourd’hui maîtrisé par l’homme et permet de valoriser nos déchets tout en remplaçant certaines sources d’énergie fossiles. S’éclairer, se chauffer ou encore rouler grâce à nos déchets ? C’est possible ! Obtenu par fermentation de matières organiques, le biogaz peut être utilisé pour produire de l’électricité, de la chaleur, et même de l’engrais. Le biogaz épuré, appelé bio méthane, aux caractéristiques équivalentes à celles du gaz naturel, peut être utilisé dans les réseaux de gaz naturel ou comme carburant pour les moteurs. Une source d’énergie renouvelable aussi prometteuse que vertueuse… mais dont le coût reste encore relativement élevé, nécessitant un soutien des pouvoirs publics. Aussi, il est à savoir que le biogaz peut servir également de carburant pour véhicules (GNV) à la place du gaz naturel fossile classique.
Le biogaz de décharge est le résultat de la fermentation anaérobie des déchets organiques enfuient dans les centres d’enfouissement technique (CET). Ce biogaz représente un vrai danger : Risque d’explosion sur site dû à l’accumulation du méthane ainsi que l’effet de serre. Ce biogaz a une composition moyenne d’environ 50% CH4 et 50% CO2. La récupération du biogaz est devenue maintenant primordiale face aux dangers qu’il pose pour l’environnement et les risque d’explosion sur sites, sachant que le CH4 est 21 fois plus potentiel en tant que gaz à effet de serre que le CO2. Ce projet consiste à réaliser une station pilote de récupération du biogaz généré au niveau du site du CET de Batna, le biogaz sera après avoir été analysé puis traité en visant la filtration des constituants nocifs, comme le H2S ainsi l’enrichissement en méthane en séparant le CO2, cette dernière approche est envisageable surtout quand on prévoit l’injection du biogaz dans le réseau Sonelgaz. Le biogaz ainsi produit est valorisé par sa combustion dans un moteur à combustion interne, le produit principal sera de l’électricité qui va alimenter les locaux avoisinant le site ainsi que les différentes machines et procédés sur site, la chaleur est valorisée par la production de l’eau chaude ainsi que le chauffage d’une serre pilote, et enfin le CO2 produit de la combustion est utilisé pour l’enrichissement du climat sous serre, qui va favoriser le développement rapide de la plante. Par ailleurs, il est à rappeler que le CET a été réalisé et mis en fonction dans la commune d’Oued Chaâba sur une superficie de quatre hectares. La mise en service de cet équipement avait permis d’abord le traitement et l’enfouissement des 200.000 tonnes de résidus solides actuellement à l’air libre, et constitue une solution pour la réduction des nuisances de la pollution. Précisons qu’un centre de tri et une déchetterie industrielle sont également opérationnels au niveau de ce CET.