La tension demeure palpable à l’Usine de céramique et réfractaire SARL-ETER de Guelma, où les ouvriers font face à une crise économique aiguë. L’accumulation de retards de paiement de salaires s’étend sur une période dépassant les 24 mois, plongeant les employés dans une situation financière précaire, sous des conditions socioéconomiques déjà difficiles.
Les travailleurs, confrontés à cette situation désespérée, continue à exprimer leur mécontentement à travers des manifestations devant le complexe. Brandissant des banderoles réclamant leurs dûs, ils appellent à une intervention immédiate du Premier ministre et celui de l’Industrie pour résoudre cette crise qui perdure depuis trop longtemps.
Selon les déclarations du directeur de l’Usine, les retards de paiement sont imputables à l’arrêt des activités de production et à la diminution des opportunités de commercialisation des produits sur les marchés local et national. Malgré les espoirs d’une amélioration à court terme, la situation reste incertaine pour les travailleurs qui attendent désespérément le versement de leurs arriérés de salaires.
L’annonce récente du décès du repreneur italien, Giacobazzi Graziano, âgé de 82 ans, en Italie, rajoute une nouvelle dimension d’incertitude quant à l’avenir de l’entreprise. Graziano est celui qui a signé, en 2006, le bail de location. Ce qui laisse planer des interrogations sur les répercussions potentielles de la disparition de l’usine. Cependant, son administration reste hermétique sur ce sujet.
Fondée au début des années 1970 à Guelma, ETER-Algérie-SPA, ex-Entreprise céramique et vaisselles de l’Est a, longtemps, été un pilier de l’économie locale, employant plus d’un millier de travailleurs à son apogée. Cependant, au fil des années, des signes de crise sont apparus, conduisant à une réduction progressive de la production et à des licenciements massifs.
La situation a finalement atteint un point critique, forçant le gouvernement à intervenir et à conclure un partenariat avec un investisseur italien en vue de revitaliser l’entreprise. Malheureusement, cette collaboration n’a pas donné les résultats escomptés, le partenaire italien se retirant de l’entreprise, laissant derrière lui une usine en proie à des difficultés croissantes.
Les travailleurs, qui ont espéré une nouvelle ère de prospérité, se retrouvent, aujourd’hui, confrontés à des défis insurmontables. Malgré les tentatives de relancer l’activité en se tournant vers la production de matériaux de construction, les obstacles persistent. La concurrence féroce sur les marchés intérieurs et extérieurs, ainsi que les difficultés à obtenir des financements pour soutenir les projets de développement, entravent les efforts visant à redynamiser l’entreprise.
Dans ce contexte préoccupant, l’approche du mois de Ramadhan aggrave encore davantage la situation, en mettant sous pression le pouvoir d’achat déjà précaire des citoyens. Les “salariés”, déjà accablés par les retards des émoluments, voient leurs difficultés financières s’intensifier, alors qu’ils luttent pour subvenir à leurs besoins élémentaires et à ceux de leurs familles.
Face à cette crise persistante, les travailleurs font appel au Premier ministre et à celui de l’Industrie pour intervenir et trouver une solution rapide à cette situation critique. L’avenir de l’entreprise et le bien-être de ses employés dépendent de la mise en œuvre de mesures efficaces visant à surmonter cette période difficile et à restaurer la stabilité économique dans la région.
Par : Amarouayache M.Mahdi