Jeudi matin, la présidente de la section près le tribunal correctionnel d’Annaba a prononcé le verdict concernant l’affaire des quatre conteneurs de chaussures contrefaites importées de Chine. Le principal accusé, en l’occurrence Belkheir Hamel, ex-directeur régional des douanes d’Annaba, frère de l’ancien directeur général de la Sûreté nationale, actuellement incarcéré pour de nombreuses affaires de corruption, a écopé de deux ans de prison dont douze mois avec sursis. Une peine sans mandat de dépôt, ce qui fait que le condamné restera en liberté.
Alors que la même sentence a été prononcée à l’encontre du chef divisionnaire par intérim, de l’inspecteur principal de brigade et des trois inspecteurs des douanes chargés de la visite des conteneurs. Par ailleurs, quatre agents des douanes ont été condamnés à six mois de prison ferme et une année ferme pour les deux inspecteurs de contrôle de la direction du commerce, pour l’importateur et le transitaire, tous deux domiciliés à Alger.
Ainsi, après plusieurs reports, ce procès a enfin connu son épilogue. Il faudrait rappeler que ce scandale a éclaté au mois d’août 2017, lorsque quatre conteneurs de 40 pieds chacun ont été saisis au port d’Annaba remplis de près de 16.000 paires de chaussures de sport de marques prestigieuses Adidas, Nike et Reebok contrefaites importées de Chine mais fabriquées au Vietnam et en Indonésie. Cette opération frauduleuse a été empêchée par un douanier de la brigade mobile de contrôle du port d’Annaba. Cet acte qui devait être héroïque n’était pas du goût de sa hiérarchie qui l’a suspendu, puis réintégré et muté hors du port d’Annaba.
Le douanier en question, en occurrence Bouchouicha Réda, criant à l’injustice entama une grève de la faim qui a été d’ailleurs très médiatisée en janvier 2018. Il faudrait également signaler que l’ex-directeur régional des douanes, Belkheir Hamel a été déjà condamné en janvier 2020 à six mois de prison ferme avec sursis pour la saisie de 20 conteneurs importés par un opérateur privé. Ils contenaient 11.000 téléviseurs LED qui portaient la mention en arabe « fabriquées en Algérie » et déclarées panneaux photovoltaïques.
A.Ighil