La 6ème chambre du tribunal criminel d’Alger a rendu dimanche son verdict dans l’affaire dite « de l’argent sale » lors de la campagne électorale des législatives 2017, condamnant Baha Eddine Tliba à sept années de prison ferme.
Le député FLN d’Annaba, Baha, Eddine Tliba est condamné à sept ans de prison ferme, une peine assortie de 8 millions de dinars d’amende ainsi que la saisie de tous ses biens mis sous séquestre.
Cette condamnation du reste prévisible, laisse la population annabie sur sa faim. En effet, ce ne sont pas les frasques politiques du sulfureux député FLN qui intéressent le commun des mortels de cette ville « otage », mais ce sont plutôt les multiples prédations de l’encombrant personnage qui alimentent la chronique locale. Comment un personnage sorti du néant a-t-il pu faire main basse sur cette ville, carrefour économique et commercial des plus en vue à l’Est du pays ?
« L’argent appelle l’argent » dit un adage de chez nous ; contredit par son alter-ego qui dit en même temps « l’argent ne fait pas tout ». Et pourtant !
Parmi toutes les fortunes qui prospèrent sous le soleil de la ville du jujube ; c’est celle ostentatoirement affichée par le sieur Tliba qui fait des gorges chaudes depuis une quinzaine d’années. La cause : un train de vie digne des grands mafieux. L’OGM, comme le surnomment les mauvaises langues, se pavane en terrain conquis flanqué de gardes du corps sous les …garde-à-vous d’agents de police, arborant ainsi, un statut de parrain dans une ville soumise, voire acquise. Le décor ainsi planté, la vox-populi lui concédera des appuis en très haut lieu. Tliba n’avait pas à démentir, se laissera offrir « la clé de la ville » et se fit ouvrir les portes des institutions locales que son célèbre 4X4 franchissait ès-qualité. C’était la course parmi les élus et responsables locaux à qui s’affichait le plus visiblement possible avec El Hadj et se prévaloir d’un strapontin synonyme de rampe de lancement pour un mandat pour les uns, pour une promotion pour les autres. « El Oumda » comme le qualifient ses ouailles, avait, il est vrai, le bras long et au bout, le sésame …qui lui manque aujourd’hui pour quitter sa cellule.
A Annaba, où tout se sait et où personne ne témoigne, Tliba, prédateur foncier sans égal, a acquis des terrains dont les primo propriétaires n’avaient pas le droit d’y construire un toit. Il en fera une gigantesque et hideuse promotion immobilière, véritable verrue dans le paysage. La loi Littoral ne lui fut pas appliquée et il s’offrira quatre résidences pour entre-autres, dit-on, des pontes du régime d’alors. Il désignera un maire « élu », un DG de CHU, un président d’APW « élu », quelques directeurs de l’exécutif et comme de bien entendu installera quelques scribes à des postes stratégiques pour ses projets.
Aujourd’hui que le Hirak est en mode « veille », peu de gens croient que la justice soit passée à Annaba, concernant les affaires Tliba. La saisie de ses biens prononcée par voie de justice, compensera-t-elle les dégâts induits par ce bras pourri du système ?
Rien n’est moins sûr, la balance penche du côté du doute légitime de la population d’Annaba.
M.Chaouki