Profitant de la fronde des agents éboueurs, qui sont sur le qui-vive, et du malaise qui règne au niveau de l’Assemblée populaire communale d’Annaba, quelques « élus dissidents » tentent de profiter de la situation pour destituer l’actuel maire, Tahar Merabti de son poste à la tête de la municipalité d’Annaba. Lesdits « élus » du FLN sont connus pour leur appartenance et fidélité au clan de l’ex-édile communal déchu, Farid Merabet, qui est actuellement, et selon plusieurs sources médiatiques, poursuivi en justice pour de nombreuses affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics. Du temps de la présidence de Merabet à l’APC d’Annaba, ces « élus » étaient à la tête de secteurs communaux ou autres instances exécutives, mais ont été démis de ces fonctions dès la chute de Farid Merabet, survenu il y près d’une année.
Ainsi, dans les coulisses et les « arcanes » de l’hôtel de ville, les complotistes tentent d’obtenir le soutien des autres élus, afin de signer une pétition réclamant la destitution de l’actuel maire, Tahar Merabti. Une procédure qui n’est pas réglementaire, puisqu’aucun texte de loi algérien n’en fait référence, mais que l’actuel locataire de l’hôtel de ville ne peut aucunement contester puisqu’il a lui-même bénéficié de l’application de cette mesure à l’encontre de son prédécesseur pour accéder au « trône » de l’APC. Même s’il n’y a aucun texte règlementant cette procédure, la « tradition » veut que le quorum soit atteint en obtenant les votes et/ou les signatures de plus de 50% des membres de l’APC, ce qui représente au moins 22 élus sur les 43 que compte la municipalité d’Annaba.
Contacté par Le Provincial, le maire d’Annaba estime qu’il s’agit d’une manœuvre effectuée par quatre membres de l’APC, relevés de leurs fonctions à la tête d’appareils exécutifs, pour cause d’«incompétence». « J’ai la conscience tranquille. Ces deux ou trois élus sont manipulés. Ils connaissent les raisons de leur évincement. Pour moi ce sont les compétences qui comptent. C’est ce que j’encourage », affirme M. Merabti.
Nous avons contacté l’un des élus supposé être parmi le groupe des quatre initiateurs de cette motion de retrait de confiance. Ce dernier nous a affirmés qu’il n’avait rien à voir avec cette initiative. « Je n’ai absolument rien à voir là-dedans. Je n’ai rien lancé. Je n’ai pas signé et je ne compte pas le faire. De toute façon cette procédure n’a rien de légal et sans instruction venant d’en haut, le retrait de confiance ne vaut rien », nous a confié l’«élu» en question.
A quoi rime cette comédie, alors que les autorités centrales ont annoncé que des élections locales et législatives anticipées seront organisées après la promulgation de la nouvelle loi fondamentale du pays ? Les fidèles de Merabet réussiront-ils à détrôner Merabeti pour reprendre les rênes de la commune ? Wait and see…
Amar Ait Bara/R.C