Finalement, la rentrée scolaire à Annaba ne s’est pas déroulée aussi bien qu’on l’avait espéré. Car, il ne s’agit pas seulement du nombre des établissements scolaires réceptionnés pour l’occasion. Encore moins, des préparatifs et des efforts consentis pour réussir la première journée de l’année scolaire habituellement marquée par la présence des projecteurs des médias. Si le système éducatif enregistre des défaillances en termes de l’application de la loi, de la transparence, et l’accès à l’information rendant le quotidien des professionnels de l’éducation un véritable calvaire, on ne peut nullement prétendre que l’éducation à Annaba ” va bien “.
Une série de doléances ont été révélées dans la journée par plusieurs dizaines de professionnels de l’éducation. Enseignants, surveillants scolaires, administrateurs et jeunes, et moins jeunes diplômés ont mis en exergue une série de défaillances alarmante qui suscite de multiples questions sur l’organisation et le déroulement des démarches administratives au sein de la direction de l’éducation.
Le syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a tenu une assemblée générale dans le but de discuter des problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs de l’éducation à travers le territoire de la wilaya. Selon Mme Zahra Bentaleb, secrétaire générale du bureau local du syndicat, “cette assemblée vise à recueillir les problèmes et les pressions auxquels sont confrontés les travailleurs de l’éducation. Nous sommes là pour donner la parole à cette catégorie, identifier leurs préoccupations et faire entendre leurs voix.” Elle a ajouté que “je considère que cette rentrée scolaire est la pire de toutes les précédentes, avec des classes surchargées, des enseignants contractuels soumis à de fortes pressions, et une politique d’atermoiement adoptée par la direction de l’éducation d’Annaba.”
Publiez les listes d’attente !
Parmi les revendications les plus fréquemment exprimées par le syndicat, figure la demande de publication des listes d’attente des enseignants contractuels concernés par le recrutement pour l’année scolaire 2023-2024. En effet, de nombreux enseignants affirment avoir été exclus de ce processus, bien qu’ils soient en tête de la liste d’attente. C’est le cas à titre d’exemple d’une enseignante qui se trouvait à la cinquième place sur la liste d’attente mais qui a été écartée en faveur d’une autre enseignante fraîchement diplômées et dont le nom figurait à la 190e place.
D’où justement la nécessité de publier les listes d’attente pour assurer la transparence du processus. Et en dépit des multiples réclamations en ce sens, les listes d’attentes ne sont toujours pas publiées ce qui sème une véritable méfiance parmi les enseignants et les jeunes diplômés en quête de recrutement.
Des requêtes jetées aux oubliettes
Les enseignants qui rencontrent des problèmes au sein de leur établissement doivent soumettre une requête à la direction de l’éducation, étayée par des preuves. Cependant, cette requête doit d’abord être approuvée par le directeur de l’établissement, qui doit ensuite la transmettre à la direction de l’éducation pour résolution. Mais que faire si le problème est directement lié au directeur, qui non seulement ne prête pas attention aux préoccupations du personnel, mais refuse également délibérément de signer les requêtes et de les transmettre ? Plusieurs enseignants se retrouvent alors confrontés à des dépassements, allant jusqu’au harcèlement moral, des menaces de licenciement et des conseils de discipline, sans avoir la possibilité de faire entendre leurs soucis à la direction de l’éducation. Un enseignant, parmi d’autres, a fait face à un sabotage de la part de son directeur. “Quand j’ai soumis ma requête, le directeur de l’établissement m’a demandé d’attendre 48 heures pour qu’il examine ma demande avant de la signer. Deux jours plus tard, j’ai demandé s’il avait signé ma requête. À ma grande surprise, il a catégoriquement nié avoir reçu le moindre document de ma part. Cette situation s’est répétée jusqu’à ce que je sois contraint de recourir à un huissier de justice pour prouver qu’il avait bel et bien reçu ma requête”, a témoigné le plaignant.
Pour sa part, le syndicat a promis un traitement adéquat de toutes les doléances et les requêtes déposées auprès de son bureau tant sur le niveau local que national. ” ‘’Préparez vos dossiers, rapporter les preuves et les documents étayent vos propos et nous vous promettons de faire entendre vos voix. Si la direction de l’éducation de la wilaya d’Annaba refuse de traiter ces affaires, on aura recours au ministère ” a tenu à affirmer le secrétaire général du bureau régional du syndicat.
Malheureusement, les problèmes du personnel de l’éducation vont bien au-delà de ces révélations. C’est pourquoi le syndicat a pris l’initiative de publier un communiqué regroupant l’ensemble des revendications soulevées par cette catégorie à la fin de l’événement. L’affaire reste à suivre…
Par : B.N