Plusieurs points au niveau du chef-lieu de wilaya de Jijel, ainsi que dans la commune de l’Emir Abdelkader (Boukhertoum), et dans une moindre mesure, celle d’El Aouana, ont été touchés par des inondations, suite aux fortes précipitations qui se sont abattues depuis vendredi sur la région.
La montée des eaux a été particulièrement importante près des cours d’eau El Kantara dans la commune de Jijel et oued Mencha qui chevauche entre les communes de Jijel et l’Emir Abdelkader, au niveau du 5ème km. L’inondation dans la zone d’El Mekasseb, à l’Est de la ville de Jijel, a été particulièrement importante, vue que les eaux du cours de l’oued El Kantara recouvert, ont atteint un niveau tel, qu’elles se sont introduites dans les maisons, et causé la mort de 11 moutons.
Plus en aval du même cours d’eau, près du marché de Village Moussa, les eaux ont charrié boue et détritus et se sont introduites dans certains magasins aux abords. Quatre véhicules ont été emportés par les eaux. Cet épisode de l’oued El Kantara, rappelle deux autres similaires : celui du 2 novembre 2010, et surtout, de la nuit du 20 au 21 décembre 2021, où les eaux ont atteint un niveau beaucoup plus important, et emporté 18 véhicules stationnés sur l’espace faisant office de parking ainsi que l’inondation de 25 bus qui se trouvaient dans la gare intermodale, toute proche.
A Boukhertoum (Emir Abdelkader) et la cité voisine des 1200 logements AADL du 5ème km (Jijel), les eaux de l’oued Mencha, en crue, ont débordé vers les espaces avoisinants, de part et d’autre du cours d’eau. Comme ailleurs, les équipes de la Protection civile sont intervenues dans les différents points, soit pour évacuer les citoyens en danger ou puiser les eaux qui se sont introduites dans les demeures.
A El Aouana, il a été signalé qu’un véhicule a été emporté par la furie des eaux et l’inondation d’une habitation à Timizert, ainsi que d’une mosquée au niveau de Bordj Blida, près du parc animalier de Kissir.
Si la montée des eaux est devenue habituelle pour des quartiers comme Rabta et le boulevard Hocine Rouibah à Jijel où le niveau des eaux a fortement baissé en début de matinée, il n’en est pas de même pour la zone de oued Mencha. Avec ce troisième épisode au niveau d’El Mekasseb et la partie inférieure de l’oued El Kantara, fortement urbanisée, le retard devrait être porté durant la saison estivale, vers le curage et le nettoyage des pertuis composant la galerie en béton armé qui canalise ce cours d’eau pour s’assurer que les eaux circulent librement. Pour le reste, et outre l’importance des précipitations, il y a lieu de pointer l’urbanisation anarchique, principalement aux abords des cours d’eau ou des zones classées par le passé non aedificandi, comme c’est le cas de Rabta, à Jijel.
Par : Fodil S.