Par : M. Rahmani
Le syndrome de la pénurie d’eau plane encore sur la wilaya d’Annaba confrontée à chaque fois à des crises cycliques particulièrement en été où la demande de cette denrée précieuse explose.
Les perturbations qui ont marqué ces dernières semaines où l’on a vu la réapparition des jerricans d’eau et les longues files devant les sources et la protection civile ont réveillé les vieux démons et les populations sont vraiment inquiètes de se voir confrontées encore une fois à ce type de situation.
Il faut dire que l’accroissement de la population, la construction de nouvelles cités et l’exode à partir des wilayas voisines qui s’est multiplié ces dernières années avec de nouveaux bidonvilles qui ceinturent la ville d’Annaba a fait exploser la demande en eau que les services concernés ne peuvent satisfaire. Les infrastructures existantes n’ont pas été renforcées et il n’y a pas eu de nouveaux ouvrages ou de nouvelles réalisations telles que de nouveaux barrages, forages ou transferts à partir d’autres wilayas pour prendre en charge cette demande sans cesse croissante.
L’on se rappelle les pénuries qui avaient frappé la wilaya d’Annaba en 2017 où les robinets étaient restés à sec pendant plus d’un mois obligeant les habitants à s’alimenter en cette denrée devenue très rare, par citernes payées au prix fort, une eau aux qualités douteuses puisée dans des rivières polluées Heureusement que ces quantités étaient utilisées juste pour le ménage et le nettoyage autrement cela aurait été une autre catastrophe pour la santé publique. Des manifestations avaient eu lieu parce que le complexe sidérurgique d’El Hadjar continuait à être alimenté en eau alors que les populations en étaient exclues. Les autorités avaient alors ordonné la mise à l’arrêt du complexe pour redistribuer ces quantités aux habitants et ainsi parer au plus urgent.
Mais ces solutions qui tiennent beaucoup plus du bricolage que d’une prise en charge réelle car passé cette mauvaise passe et le retour à la normalité, on oublie tout jusqu’à la prochaine pénurie et là encore on revient à la case départ avec l’activation d’un soi-disant plan ORSEC qui dans la réalité n’a aucun impact sur la situation réelle sur le terrain.
La planification et les demandes d’inscription de projets qui normalement doivent être faites par la direction de wilaya des ressources en eau ne l’ont pas été et on se contente juste de petits forages sans grande envergure et qui ne peuvent satisfaire une demande exprimée par plus d’1/2 million d’habitants dont les besoins en eau se sont multipliés au fil des ans.
Cette situation a été évoquée lors de la visite de travail et d’inspection du wali effectuée hier pour rassurer les populations quant à la disponibilité de l’eau potable en quantité suffisante pour couvrir les besoins des habitants durant toute la période estivale. Il déclarera en l’occurrence que pas moins de 4500 milliards de cts ont été consacrés pour renforcer et soutenir le secteur des ressources en eau et ainsi concrétiser tous les projets en cours y compris des forages et la réhabilitation des stations de pompage pour améliorer la distribution des eaux domestiques.
Un montant confortable qui pourrait plus ou moins améliorer la situation en mettant fin aux pannes de ces stations à l’origine de beaucoup de problèmes de distribution privant des cités entières de cette denrée pendant des jours. Les forages pourraient venir en appoint mais ne peuvent en aucun cas être la principale source alimentant la wilaya. L’inscription de projets de construction de nouveaux barrages ou de station de dessalement d’eau de mer qui serait implantée dans la wilaya d’Annaba seraient mieux indiquées pour en finir définitivement avec ce problème des pénuries qui empoisonne la vie de centaines de milliers de citoyens.