Par : A.Ighil
La ville d’Annaba, notamment son centre-ville vit ses pires moments. Une population soumise à un cadre de vie des plus alarmants. Ses rues sont sales et crasseuses. Une circulation automobile des plus anarchiques. Le stationnement est devenu un casse-tête quotidien des usagers qui se plient au diktat de détenteurs de parkings sauvages à tous les coins de rues. Ces derniers imposent leur loi et s’accaparent de la voie publique sans être nullement inquiétés. Plusieurs habitants du centre-ville trouvent les pires difficultés à garer devant leurs immeubles sans être interpeller par ces lascars ; ce qui fera dire à M, résident dans une bâtisse, sise rue des Volontaires, près du théâtre : « J’ai eu plusieurs altérations avec ces énergumènes, je n’accepterai jamais de les payer pour stationner devant chez moi ». Cette situation est le propre de plusieurs quartiers de la ville sans qu’aucune solution ne soit trouvée par les pouvoirs publics. Mais la goutte qui a fait déborder le vase est sans conteste la vaste opération de réhabilitation de la voirie et la réfection des routes de plusieurs quartiers de la commune, engagée par l’APC et confiée à une entreprise publiques certes, mais qui n’a pas fait ses preuves dans ce domaine. Depuis des mois, des artères entières sont bloquées, des routes sont éventrées, comme c’est le cas de la rue Asla Hocine. Le rythme des travaux avance, le moins que l’on puisse dire, au ralenti. A cette cadence, la fin de l’opération ne sera pas pour le début de la saison estivale, comme annoncé par le président de l’APC d’Annaba. Cette image de ce grand chantier à travers la ville est apocalyptique. Ce qui inquiète également la population d’Annaba est le retour en force des marchands de l’informel. Les habitants d’Annaba renouent avec les étalages anarchiques et le spectacle des marchandises exposées à même la chaussée des rues et ruelles du centre-ville. Mais aussi aux abords de certains établissements scolaires comme c’est le cas du CEM Max Marchand au Champ de Mars. Ces marchands de pacotilles sont devenus les maîtres des lieux. Le rond-point d’El Hattab et la rue Gambetta sont souvent le théâtre de scènes de bagarres, parfois violentes avec des propos injurieux, devant une assistance composée de familles médusées. « Qu’en sera-t-il au mois de ramadhan et sa vague de violence ? » nous dira un sexagénaire et d’ajouter : « De toutes façons, ce commerce est toléré par les autorités ». Depuis des mois, l’image de la ville est ternie et s’est complétement détériorée. « C’est la quatrième ville la plus sale d’Algérie », ce sont les propos de Djamel Eddine Berrimi, le wali d’Annaba, face à la négligence, sinon l’incompétence des élus qui la dirigent.