Par : Aimen Saheb
Certains parmi eux ont quitté les établissements qui accueillent cette catégorie extrêmement défavorisée.
Lors d’une sortie des membres des Scouts Musulmans Algériens, nous avons pu contester le grand nombre de personnes sans-abris et des mendiants qui connait une hausse, en particulier durant cette saison où les températures baissent violemment. Personnes âgées, femmes malades, enfants abandonnés, étendus sur les trottoirs un peu partout dans toutes les rues ou dans la gare routière, bref leur vie quotidienne est plus que pitoyable.
Le commissaire local des Scouts Musulmans Algériens de la wilaya de Skikda a donné le feu vert pour une sortie qui a pour but de distribuer des repas chauds à des SDF, avec le chef de daïra, qui a vite quitté la caravane après ses déclarations aux médias, la première destination était la banque BNP Paribas où un vieux, âgé de plus de 70 ans, passe ses nuits, il a choisi de quitter le centre d’accueil en raison de la violence exercée sur lui, il préfère donc supporter tous les risques qu’il entoure dans la rue que de retourner là où il était.
La caravane s’est déplacée ensuite à la cité Les Allées, où se trouve un agent de nettoyage qui travaille à l’entreprise ECONEG, étendu sur le trottoir, sous les vagues de froid glacial, il attend l’arrivée du matin pour aller travailler et oublier ce qu’il a subi durant la nuit.
Dans la même cité et, dans la tour où se trouve la pharmacie Bourriche, une petite famille composée d’un père, une mère et deux filles habite dans une cage depuis le 3 mars dernier. Selon le père, c’est son frère qui l’a chassé de sa maison après un trafic de documents : « Je me suis rapproché plusieurs fois des responsables municipaux pour me reloger ou trouver un issue pour ma famille, ils m’ont dit que je gagne plus de 24000 DA et que je n’ai pas le droit au logement, imaginez, on m’a chassé de ma propre maison, vous pensez que je suis content d’habiter dans une cage ? » nous dit-il.


A la gare routière Mohamed Boudiaf, c’est le grand dortoir des sans-abris, sans la moindre chose qui pourrait les protéger de cette saison hivernale, ils sont exposés à l’épreuve du climat, mais aussi à l’insécurité qui règne dans cette gare, les femmes ont l’habitude de se rendre dans certains magasins pour récupérer les restes de marchandises, elles figurent parmi les personnes les plus ciblées par les voyous et les pervers.
Les autorités locales doivent prendre en charger et apporter leur soutien aux SDF à travers la ville, la maltraitance au sein des établissements dédiés à cette catégorie doit également être punie, car la quasi majorité des sans-abris ont dénoncé le climat de violence et de maltraitance dans lequel ils vivaient dans les ailes, et c’est la première cause qui les pousse à choisir la rue.