Par : Bouchra Naamane
Ayant eu ras-le-bol des promesses non tenues, les souscripteurs au projet de 650 logements LPA à Berka Zarga ont décidé d’exercer une véritable pression en procédant à la fermeture de la rue Zighoud Youcef située devant le siège de la wilaya d’Annaba.
C’est après un long parcours de combat et de procédures « légales » effectués par les souscripteurs en vue de faire entendre leurs voix auprès des autorités compétentes que les concernés ont décidé de recourir à la politique du fait accompli pour arracher leurs droits.
« L’entreprise turque Karatas était censée construire 32 bâtiments depuis 2014, ils se sont éclipsés alors que le taux d’avancement des travaux n’a même pas dépassé les 30%. Nous avons payé 97 milliards de centimes, nous rencontrons des problèmes avec les banques, et nous n’arriverons pas à payer les dettes à cause du coût du loyer », c’est en ces termes qu’un souscripteur nous résume l’état délicat dans lequel se trouvent les 650 individus concernés par ce projet depuis plusieurs années.
Il convient de rappeler que les souscripteurs ont saisi le médiateur de la république, M. Karim Younes lors de sa visite à Annaba qui a été effectuée le jeudi passé pour lui faire part de leurs doléances et leur profond calvaire causé par une entreprise d’escrocs.
Pour sa part, le chef de l’exécutif de la wilaya d’Annaba avait instruit, dans le mois de janvier de l’année en cours, le secrétaire général de la wilaya ainsi que les directeurs de l’exécutif chargés de ce dossier, notamment le directeur du logement, de préparer tous les documents relatifs au projet qui a été confié à une entreprise d’ « escrocs » pour le transmettre au Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad.
En outre, la direction du logement de la wilaya d’Annaba avait déposé une demande d’expertise financière auprès du tribunal administratif afin d’évaluer le taux des dépenses qu’a effectuées l’entreprise turque « Kataras ».
Cette démarche a été effectuée au moment où l’affaire « Karatas » traine dans les couloirs au niveau du Conseil d’Etat depuis 2019. Il convient de préciser qu’en mars 2019, le tribunal administratif a rendu un jugement portant sur le retrait du terrain destiné à la construction des logements à l’entreprise, tout en accordant le terrain à la direction du logement.
Ainsi, quelques années après le lancement du projet, le contrat de la construction avec «Karatas» avait été résilié par la justice pour non-respect de ses engagements envers les bénéficiaires. Cependant, quelque mois après cette décision, « Karatas » avait fait appel du jugement, ce qui remet l’affaire dans les mains du Conseil d’Etat. Pour sa part, l’ex-wali d’Annaba, Toufik Mezhoud, avait décidé, il y a de cela deux ans, de remettre le projet entre les mains des « escrocs ». L’accord exigeait la finition des travaux dans une période de 24 mois mais, depuis cette date, le projet n’a pas avancé d’un iota.