Par : Bouchra Naamane
Les propriétaires et les personnels des salles des fêtes exerçant à travers le territoire de la wilaya d’Annaba ont tenu un sit-in, dans la journée d’hier, devant le siège de la wilaya pour réclamer la reprise de leurs activités, suspendue depuis le début de la pandémie du coronavirus.
Cela fait plus de 16 mois que les autorités algériennes ont suspendu l’activité des salles des fêtes à l’instar d’une grande majorité des activités commerciales, dans le cadre des mesures prises pour lutter contre la propagation du coronavirus. Désormais, les salles des fêtes restent les seules commerces écartés de la reprise d’activité. C’est justement pour cette raison que les gérants et les personnels de ces commerces ont investi le terrain et enchainé les sit-in afin d’exercer une pression permettant de faire bouger les choses dans le sens de leurs intérêts. C’est, en effet une démarche qui semble être, pour une grande partie de la population, logique et légitime, compte tenu du calvaire vécu par les travailleurs de ces salles dépourvus, depuis plus d’une année, de leurs principales sources de revenus. Cette suspension est toujours maintenue alors que les gérants de ces commerces sont contraints de payer les charges telles que la location des locaux, les factures de l’électricité et l’eau ainsi que les assurances sociales des personnels, tout en sachant que chaque salle emploie, au minimum, 10 employés entre serveurs, cuisiniers, agents de nettoyage et de sécurité. « On dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres, c’est le proverbe qui illustre notre situation. Des dizaines de villas abritent, depuis des mois, des fêtes de mariages, de fiançailles et d’anniversaires avec des prix exorbitants, sans qu’aucune mesure répressive ne soit prise à leurs encontre, alors qu’ils n’exercent même pas dans un cadre légal » nous explique un gérant d’une salle de fêtes à El Bouni.
Les autorités locales de la wilaya d’Annaba ont pourtant notifié aux concernés que la décision de la reprise de leurs activités ne relève pas de leurs compétences, mais de celles des autorités sanitaires centrales. Dans un entretien réalisé par Radio Sétif, le 11 juin dernier, le professeur Lyes Rahal, membre du comité scientifique sur l’évolution de la pandémie du coronavirus, avait précisé que les représentants des gérants des salles des fêtes ont été reçus par le comité scientifique. Le même responsable avait ajouté que les concernés avaient été écoutés et que leurs préoccupations ont été transmises aux autorités concernées, tout en ajoutant que la décision de la reprise de ladite activité ne peut être prise que par les pouvoirs publics et le comité scientifique. C’est, en effet la dernière déclaration qui avait été faite au sujet des salles des fêtes en Algérie. 18 jours sont passés sans qu’aucune décision ne soit prise.