Par : M. Rahmani
Les aménagements lancés par la commune de Sidi Amar concernent certaines cités au détriment d’autres et ce, selon la position sociale, le rang et l’influence de ses habitants.
Ainsi, ces derniers jours ont connu une activité particulière avec le lancement de travaux au niveau de quartiers considérés comme étant la vitrine de la localité, quartiers où résident certains notables, professeurs à l’université, des élus (on se sert et on sert les siens) ou encore des familles aisées.
Dans la cité des 500 logements, une activité intense y règne ; terrassements, nivellements, colmatages, réfections des trottoirs et de la chaussée et installation d’aires de jeux pour enfants ; des travaux qui sont rigoureusement contrôlés par les agents chargés du suivi et dépêchés par les services de la DUAC qui, il faut le dire, sont sur le pied de guerre et interviennent à chaque fois au niveau des chantiers. Des équipements pour l’installation d’aires de jeux ont été déchargés et attendent d’être montés.
Toutes les ordures ménagères ont été enlevées et même des poubelles flambant neuves ont été mises à disposition pour que tout soit clean. Balayeurs et éboueurs s’affairent pour tout nettoyer, pas l’ombre d’un déchet quelconque qui traine. Bref, c’est une prise en charge tous azimuts de ce quartier dont les habitants sont choyés et « gâtés ».
Cependant, les élus à l’origine de cette initiative et qui ont ordonné le déploiement de tous ces moyens pour le bien-être de ces citoyens dits de 1er rang, ne s’intéressent guère aux autres cités, totalement abandonnées.
En effet, au niveau des quartiers UV 24, UV 13, les 920 logements, El Qaria, Hay El Qobour, les immeubles dits El Akrad, c’est une bidonvilisation en marche, avec tout ce que cela suppose comme désagréments à ces citoyens de seconde zone. Là tout est dégradé, il n’y a presque plus de voie de communication, des trous béants, des déjections animales, des bovins, des chiens errants, de gros rats et surtout des égouts à ciel ouvert formant des ruisseaux qui courent le long des rues, devant les écoles et même le siège de la commune.
Ces citoyens de seconde zone sont oubliés et vivent dans cet environnement dégradé ; des contribuables payant leurs impôts mais dont les retombées profitent exclusivement à d’autres tout en les maintenant eux, dans cette situation. Pour les ordures ménagères, on daigne parfois les ramasser et on a mis en place de vieilles poubelles bancales et sans couvercles que se disputent bovins, chiens et chats. Les odeurs qui s’en dégagent pénètrent jusqu’aux appartements, incommodant les habitants. Les constructions illicites foisonnent fermant parfois les passages piétons, on s’accapare des espaces publics sans qu’il n’y ait une quelconque réaction de ces mêmes élus si prompts à sévir s’agissant de certains quartiers et si passifs s’agissant de ces quartiers oubliés. D’ailleurs, un des quartiers a été baptisé avec ironie « Hay El Qobour » (cité des tombes) pour bien illustrer cette négligence affichée par les autorités locales, élus et tutelle.