Il semble que le projet de construction du shopping-mall en face de l’hôtel prestigieux Sheraton à Annaba refait surface, en raison de l’intervention du wali d’Annaba, M. Abdelkader Djellaoui.
Hier matin, le wali a rencontré le directeur général de la Société d’investissement hôtelier (SIH), M. Ismail Chaâlal, en présence du directeur de l’hôtel Sheraton au siège de la wilaya, pour étudier plusieurs projets dans la wilaya, dont celui de la construction du centre commercial en face de l’hôtel Sheraton, ainsi que le projet des terrasses de port, qui ont rencontré de nombreux obstacles administratifs les empêchant d’être réalisés.
Bien que la Cellule de communication de la wilaya n’ait pas précisé dans son communiqué les décisions prises à ce sujet, elle s’est limitée à informer la population de la discussion du projet entre les responsables. Ainsi, les informations publiées ont redonné l’espoir aux habitants locaux de voir ces projets aboutir.
Un projet plusieurs fois retardé
Le lancement du projet de construction du shopping-mall, qui devait être réalisé juste en face de l’hôtel Sheraton sur le boulevard Victor Hugo, a été encore remis aux calendes grecques l’année dernière.
Selon des sources bien informées, la Société d’investissement hôtelier (SIH) n’a pas réussi à obtenir le permis de démolition de la Vieille bâtisse de l’ex-Institut de formation continue (plus connu sous le nom d’IAP) de la part de la mairie. Ce problème, rappelons-le, persiste depuis l’inscription du projet en 2017.
Il est également important de noter que l’équipe technique chargée de l’étude du projet à Annaba a été licenciée par la Société d’investissement hôtelière, après avoir échoué à régler les problèmes administratifs qu’affronte ce projet.
La “faute” du PPSMVSS ?
Il est tout de même nécessaire de rappeler que, depuis l’adoption du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé (PPSMVSS), le 6 mai 2013, à travers le décret exécutif n°13-186, la Vieille Ville est devenue un secteur protégé. Il est donc impossible pour l’APC de délivrer un permis de démolition ou de construction. Une telle opération doit être réalisée en concertation avec le ministère de la Culture dont relèvent les sites classés. Un imbroglio administratif et bureaucratique que la majorité des fonctionnaires et élus, qui se sont succédé ces dernières années à l’Hôtel de ville, sont loin de maîtriser. Tout porte à croire que le gel est essentiellement dû à l’existence du PPSMVSS.
Le projet, ayant été lancé en 2016, a fait l’objet d’une série d’obstacles, rendant sa réalisation quasiment impossible. Une année plus tard, le Conseil des participations de l’Etat (CPE) a décidé, dans la résolution numéro 11 de la session 154 du 12 octobre 2017, de geler une dizaine de projets touristiques à travers le territoire national, parmi lesquels figuraient 3 à Annaba, dont celui du Shopping Mall. Le 25 juin 2019, la même instance a procédé au dégel de la dizaine de projets en question. L’espoir a été de nouveau permis. Mais celui-ci fut de courte durée. Puisque les problèmes se sont enchaînés, rendant la réalisation du Shopping Mall, de l’hôtel de l’aéroport et des terrasses du port quasi-impossible.
Deux années après le dégel, l’ex-wali d’Annaba, Djamel Eddine Berrimi, décide de prendre le taureau par les cornes et de veiller personnellement à la réalisation du Shopping Mall, pour tenter de redorer le blason plus que terni de l’ancienne Coquette. L’ex-chef de l’Exécutif de wilaya a tenu une réunion avec le Comité consultatif architectural, urbanistique et environnemental de la wilaya, les membres de l’APC et de l’APW d’Annaba, ainsi que certains représentants locaux de la société civile. Cette réunion avait pour but de présenter l’étude initiale du projet, élaborée par le bureau d’études italien Fabris & Partners, mais surtout d’atténuer l’inquiétude soulevée par la population et la société civile, quant à l’emplacement de ce centre commercial. Mais les promesses de l’ex-premier responsable de la wilaya sont restées lettre morte et les projets destinés à Annaba sont toujours en souffrance.
Bouchra Naamane