Par : A.Ighil
Le service de cardiologie de l’hôpital Ibn Sina fonctionne sans salle de cathétérisme depuis plusieurs années. C’est un équipement essentiel pour diagnostiquer et traiter en urgence les maladies cardiaques les plus variées. Il était en arrêt depuis 2018. Il a été donc décidé par la direction du CHU d’Annaba de le remplacer, après des démarches administratives longues et compliquées auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
Des démarches qui durent depuis que l’ancienne a été déclarée réformée en 2019. En réalité, le marché de l’acquisition d’une salle de cathétérisme remonte à 2014, pour un budget de plus d’un million de dollars. Il est également prévu, selon certaines sources, l’acquisition d’une nouvelle salle de cather dont le site est à proximité des urgences cardiologiques, après l’expulsion de deux familles indus-occupants par décision de justice. Le dossier est déposé auprès du comité des marchés de la direction de la santé de la wilaya d’Annaba. Ainsi, devant la défection, depuis bon nombre d’années, de cet équipement d’une importance vitale, des patients en situation sociale précaire et issus des wilayas de Guelma, Skikda, Guelma, El-Tarf, Souk-Ahras, Tébessa et Biskra sont contraints de se diriger vers des cliniques privées spécialisées où une séance de cathétérisme est fixée à plus de 60 millions de centimes.
Il faudrait rappeler que durant toute la période d’arrêt de la salle de cathétérisme, il a été constaté par les spécialistes du service de cardiologie de l’hôpital Ibn Sina, une augmentation du taux de mortalité liée essentiellement à la coronographie et la durée d’hospitalisation. Devant cette situation propre aux structures de santé publiques, souvent confrontées aux pannes cycliques des équipements et matériels médicaux, les cardiologues interventionnistes du service de cardiologie ont souvent le moral au plus bas et une dizaine d’entre eux ont quitté le service faute de moyens, pour exercer sous d’autres cieux, soit dans le secteur privé ou à l’étranger. Ce qui a fait dire, de son vivant, au défunt professeur Ait Athmane Mouloud, lors d’un entretien au mois de février 2020 : « Cet exode de jeunes praticiens est une sérieuse perte pour le service ».