Le secteur des Transports, sous toutes ses formes, vit ses pires moments dans la wilaya d’Annaba. La direction en charge de ce secteur a longtemps brillé par son absence. Car la situation des transports publics est, le moins que l’on puisse dire, anarchique.
Un secteur livré à lui-même. Une wilaya, connue pour disposer d’un parc roulant des plus saturés avec quelque 400 bus et 3.500 taxis. Ce qui a pour conséquence une circulation automobile des plus infernales qui est le dur quotidien des usagers. Alors que le très attendu plan de circulation peine à voir le jour.
Des études ont été réalisées, mais l’accomplissement des travaux nécessaires se fait toujours attendre. La wilaya d’Annaba n’arrive pas à se hisser au rang des plus importantes villes du pays dans le domaine des Transports par des projets structurants, à maintes reprises revendiqués par le citoyen annabi.
Annaba attendra encore son tramway
La réalisation du tramway reste le projet le plus désiré. Une revendication des plus légitimes. C’est un projet gelé depuis plusieurs années pour des raisons économiques qui devrait être remis au goût du jour. Ces derniers mois, l’ensemble des parlementaires de la wilaya d’Annaba ont fait de ce projet leur cheval de bataille, à l’image du député Mohamed El Hadi Tebessi.
Quoi qu’on en dise, ce moyen de transport urbain et suburbain moderne pourrait être la solution des problèmes de transport que connaissent plusieurs communes. Les pouvoirs publics ont préféré doter des villes comme Ouargla ou Sidi Bel Abbes de tramways et, plus récemment la ville de Mostaganem, opérationnels depuis des mois, voire plusieurs années, alors que la wilaya d’Annaba a vu son projet gelé pour des raisons économiques.
Bien que l’usine Cital de l’assemblage des rames de tramways soit implantée sur son territoire, c’est là tout le paradoxe. Pour ce qui est des infrastructures existantes, elles sont en état de délabrement très avancé. Les stations Kouche Nour Eddine et Souidani Boudjemaâ n’ont pas fière allure. Implantées en plein centre-ville, elles attendent leur hypothétique rénovation qui est prévue pour le troisième trimestre de l’année en cours. Des infrastructures qui ressemblent à un véritable dépotoir avec une insalubrité repoussante.
Dans ce genre de stations, on retrouve un parc roulant d’une vétusté criarde, de vieux tacots, des épaves roulantes où le citoyen est fortement malmené. Une ambiance de désordre règne et la réglementation qui régit la profession est renvoyée aux calendes grecques, alors que les services de contrôle sont totalement défaillants.
Les taxis «victimes» d’une concurrence déloyale
La corporation des chauffeurs de taxis vit un malaise sans précédent. Elle n’a pas cessé de crier à une concurrence «déloyale» de tous bords. Notamment, des «fraudeurs» qui sont de plus en plus nombreux et exercent parfois dans l’inter-wilayas. Ces derniers ont improvisé des stations en plein centre-ville.
À l’angle des rues Hassi Beïda et Tinjoub du Champ de Mars, des clandestins, de plus en plus nombreux, transportent des passagers vers plusieurs communes de la wilaya d’El-Tarf, devant la passivité des services de sécurité. Mais aussi des «clandestins» chargés du transport en plein jour des habitants de la nouvelle ville de Benaouda Ben Mostefa et Kalitoussa, sans être nullement inquiétés. Les habitants de ces nouveaux pôles urbains vivent le calvaire du manque de transport sans qu’aucune solution ne soit trouvée.
D’autres alternatives sont préconisées par certains parlementaires. «Il faudrait activer le rail, notamment des trains inter-cités pour des trajets de moyenne distance», propose Mohamed El Hadi Tebessi, du parti MSP. Depuis plusieurs années, le phénomène des vrais-faux numéros de taxis circulent librement. Selon certaines indiscrétions, des bénéficiaires de licences de taxis attribuent leur seul et unique numéro à plusieurs exploitants de véhicules, majoritairement des fonctionnaires.
Tandis que la population du village montagneux de Séraidi subit toujours le diktat des chauffeurs de fourgons en attendant toujours la mise en service de leur téléphérique, à l’arrêt depuis janvier 2019 suite à des intempéries. Ainsi, le secteur des Transports dans la wilaya d’Annaba est à la traine et c’est aux pouvoirs publics d’y mettre de l’ordre et mettre un holà à cette anarchie qui n’a que trop duré.
Par : A.Ighil