Les Services de sécurité de la wilaya d’Annaba, ainsi que les autorités sanitaires, représentées par la DSP et l’administration du CHU Ibn Rochd, ont ouvert une enquête, cette semaine, sur des allégations graves concernant la clinique d’ophtalmologie Champ de Mars, relevant du CHU.
Selon des témoins oculaires, plusieurs patients auraient été exposés à des “microbes” dangereux, entraînant des complications graves, notamment la perte de la vue et des infections oculaires sévères.
L’affaire a émergé après le transfert de sept patients d’une clinique privée de la wilaya de Souk-Ahras à la clinique publique d’ophtalmologie d’Annaba. Ces patients ont développé des complications chirurgicales graves, suscitant l’inquiétude des proches de ces patients, mais aussi des responsables de l’hôpital universitaire Ibn Rochd. Ce qui a poussé les autorités sécuritaires à intervenir pour identifier les causes de ce problème.
Selon des sources bien informées, la direction de la Santé et l’administration du Centre hospitalo-universitaire d’Annaba ont pris des mesures disciplinaires préventives à l’encontre de certains cadres de la clinique publique d’ophtalmologie, les accusant de ne pas avoir signalé en temps opportun les complications chirurgicales graves des patients transférés.
Parallèlement à l’enquête médicale, les services sécuritaires ont étendu leurs compétences à la clinique d’ophtalmologie d’Annaba. Des plaintes déposées par les proches des patients transférés en urgence de la clinique privée de Souk-Ahras, ont conduit à une action rapide des autorités.
Les patients transférés auraient subi des opérations chirurgicales oculaires à Souk-Ahras. Après quoi, ils auraient développé des problèmes de vision, certains atteignant même un état de “cécité”, selon des témoignages préliminaires. Des allégations d’utilisation d’instruments chirurgicaux non-conformes et de manquements à la stérilisation du matériel lors des opérations ont également émergé.
Par ailleurs, la Ligue des droits de l’Homme, bureau d’Annaba, a adressé une correspondance au wali d’Annaba, demandant une intervention immédiate pour enquêter sur les allégations de mauvais traitements à l’intérieur de la clinique d’ophtalmologie. La correspondance fait référence à l’expulsion arbitraire de 14 patients des salles de traitement en raison d’une prétendue infiltration des eaux pluviales.
Le président du bureau des droits de l’Homme a appelé à une intervention urgente pour évaluer la situation dans cette clinique publique qui, malgré les plaintes des patients, continue de recevoir quotidiennement des dizaines de patients de différentes wilayas.
L’enquête en cours révélera les responsabilités dans cette affaire qui a provoqué l’indignation et la préoccupation parmi la population d’Annaba.
Par : I.N