Par : Bouchra Naamane
Un vendeur de fruit et légumes activant au niveau de la rue Ibn Badis, au chef-lieu de la wilaya, communément appelé ” la Colonne” a tenté de s’immoler par le feu, dans l’après-midi d’avant-hier, suite à l’intervention des forces de l’ordre, qui avaient pour instruction de libérer l’espace public.
Les faits de cet incident remontent à l’après-midi d’avant-hier, lorsque le vendeur des légumes s’est vu confisquer sa balance par un agent de la sécurité sous prétexte que le vendeur active clandestinement et n’a aucun droit d’exposer ses produits sur les lieux.
« L’agent de police est venu me provoquer avant qu’il m’embarque. Mon ami, avec lequel je travaille, avait essayé de calmer la situation. J’étais dans la voiture de la police lorsque j’ai entendu mon ami discuter avec le policier. Il lui a demandé de me libérer et lui a promis qu’il va prendre ses marchandises et rentrer chez lui avant que le climat ne se tend entre eux. Le policier a confisqué la balance tout en insultant mon ami » raconte un témoin. Pris par la colère, le vendeur s’est approché de sa voiture et a ouvert le capot. Le concerné aurait versé de l’huile moteur sur ses vêtements et aurait tenté de s’immoler. « Il a mis le feu à son pull avant que des citoyens, présents sur les lieux, n’interviennent rapidement pour l’aider à l’enlever. Il a été malgré ça brûlé et a été évacué vers les urgences par les agents de la Protection civile » raconte un client qui était sur les lieux.
La victime a été hospitalisée et ses amis ont diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle ils ont porté de très graves accusations à l’encontre dudit agent de police. En effet, les concernés ont accusé le policier d’avoir demandé un pot-de-vin au vendeur afin qu’il puisse récupérer sa balance.
Nous avons bien évidemment pris langue avec la cellule de communication de la Sûreté de la wilaya d’Annaba afin d’avoir leur version des faits. L’institution a catégoriquement démenti les propos qui ont été avancés par les amis de la victime, insistant ainsi sur le fait que ses fonctionnaires sont dûment conscients de la déontologie de la mission qui leur a été confié. « Le policier était sur les lieux pour libérer la route et alléger l’embouteillage causé par les tables et les véhicules des vendeurs à la sauvette qui ont gravement envahit l’endroit. Ce dernier a fait face à une large contestation de la part de la victime, mais cela ne l’a pas poussé à lui manquer de respect, encore moins à oser lui demander un-pot-de vain. C’est une version complètement erronée mais surtout illogique » indique la cellule de communication avant d’ajouter que « les accusateurs ne possèdent aucune preuve contre le policier, sinon ils auront pu filmer la scène ou bien déposer plainte. Nous n’hésiterons pas à prendre tous les mesures nécessaires le cas échéant ». C’est la version qui a été corroborée par un témoin oculaire. « J’ai tout vu, le policier ne faisait que son travail, il lui a demandé de libérer l’espace mais le concerné a refusé avant qu’une dispute n’éclate entre l’agent de police et les deux vendeurs. Je ne crois pas avoir entendu le policier insulter la victime ou bien lui demander un pot-de vain », confie ledit témoin à notre rédaction.