Par : C.Amrani
C’est la grosse crainte des spécialistes et autorités sanitaires algériennes. Que la reprise partielle des vols internationaux de la compagnie Air Algérie, à compter du 1er juin, engendre une hausse des contaminations via les différents variants du coronavirus.
Une perspective qui anéantirait les efforts déployés depuis plus de 14 mois par les personnels de santé. En l’absence de vaccins en quantités suffisantes, l’Algérie peut difficilement faire face à une explosion des cas de contamination.
Soumis à une forte pression, notamment de la part de la communauté algérienne à l’étranger, l’Exécutif a fini par lâcher du lest sur la question des frontières, fermées depuis le 17 mars 2020.
Actuellement, on sait que les cinq vols quotidiens seront assurés depuis trois aéroports français (Paris, Marseille et Lyon) vers Alger, Oran et Constantine. On ignore si les Algériens résidents ou bloqués dans d’autres pays pourront voyager en se rendant en France.
On connaît en revanche les grandes lignes du nouveau protocole sanitaire qui sera appliqué. Il se résume en trois points :
– Un test PCR négatif effectué moins de 36 heures avant le vol, à présenter à l’embarquement
– Un test antigénique réalisé à l’aéroport en Algérie
– En fonction du résultat du test antigénique, le voyageur sera autorisé à quitter l’aéroport ou placé en quarantaine obligatoire dans un hôtel, à ses frais
Algérie : la crainte d’une nouvelle vague de contaminations
Tester l’ensemble des passagers va demander le déploiement d’une logistique importante dans les aéroports algériens. Des laboratoires d’analyse y seront installés pour réaliser les tests, ce qui allongera considérablement les délais d’attente.
Mais ce dispositif est nécessaire si l’Algérie veut échapper à une nouvelle vague de contaminations. Le trafic des faux tests PCR a explosé ces dernières semaines. L’aéroport de Roissy Charles de Gaulle est particulièrement concerné, révèle ce dimanche 23 mai, le journal Le Parisien.
« On s’est rendu compte qu’un trafic s’était mis en place dans les aérogares, une équipe vendait des faux tests à des voyageurs paniqués », révèle le directeur de la police des frontières des aéroports de Roissy et du Bourget.
Les faux tests PCR difficiles à détecter
Le même responsable reconnait qu’il est difficile de dire combien de voyageurs utilisent de faux tests pour voyager. « On ne peut pas détecter les contrefaçons, excepté lorsqu’elles sont grossières », avoue-t-il.
Des tests grossiers, comme celui présenté par une passagère arrivée d’Algérie. De retour d’un séjour de trois semaines en Algérie, elle a présenté aux policiers un test PCR réalisé trois jours auparavant…à Bordeaux.
Selon le directeur de la police des frontières, seuls deux ou trois passagers sont placés en garde à vue chaque semaine pour présentation de faux tests PCR. Ils risquent jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.
En Algérie, la loi n’est pas claire concernant les sanctions liées à la présentation de faux tests PCR.