A quelques jours de la rentrée scolaire, hangars, appartements, habitations vétustes et autres immeubles de l’ancienne ville, ont retrouvé leur vocation de l’année scolaire précédente pour accueillir, encore une fois, un flux impressionnant d’élèves qui se présenteront aux examens de 2024. Pour les enseignants de la filière mathématiques et physique, toutes les places sont déjà prises depuis la deuxième semaine d’août. Les demandeurs d’inscription sont orientés systématiquement par les enseignants ”en état de satiété” vers leurs confrères généralement moins réputés.
Les trois niveaux du cycle secondaire sont le plus concernés avec une plus importante demande des élèves de 3e AS auprès des ”meilleurs” professeurs, pour répéter le qualificatif apporté par un parent. Ce dernier qui se dit lésé à cause de son statut social, peste contre ce circuit infernal qui fait de lui un pigeon à plumer sans vergogne avec en plus une griffe de dédain fortement rétribuée. Eh oui! Même pour ce créneau informel, les apparences priment et c’est un énième interlocuteur qui en a fait part. ”C’est en prévision de quelques personnes influentes et bien introduites que l’on réserve quelques places. Ceci n’est un secret pour personne (…) Je me demande par la même occasion à quoi servent les lycées, si tout doit se faire dans ces endroits, si l’on peut dire, illégaux», s’est-il demandé.
Dans le cycle primaire, ce sont les langues qui font des émules. Au cours du premier mois de l’année scolaire, les jeux sont déjà faits. ”Les inscriptions ont été faites via Facebook et l’engagement final est conditionné par un paiement en espèces et avant terme. Sauf, si vous optez pour un cours individuel dont le coût oscille entre 15.000 DA et 25.000 DA”, a signalé un employé par un groupe d’éducateurs comme secrétaire.
Plus qu’un complément d’études, les cours particuliers sont devenus, depuis quelques années, un acte d’étalage social où l’on s’efforce volontiers à prouver aux voisins son aisance même si l’on doit parfois labourer en terre stérile. Ceux qui usent de tous les moyens pour amasser jusqu’à 90 millions de centimes/mois et ceux dont les moyens sont en deçà du luxe et qui placent haut les qu’en dira-t-on au détriment de leurs petites bourses. La responsabilité est partagée. Un enchevêtrement de mœurs chez les uns et les autres où tout se lit à l’envers.
Par : Abderrahmane.D