Le député Ali Mouelhi, membre du Front de la Justice et du Développement de la wilaya d’El-Tarf, a adressé une question écrite, en date du 25 avril 2024, au ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrahmane Hammad, sur la nécessité de la rénovation des structures sportives existantes au sein du site de la Tabacoop.
Le lieu comporte de multiples installations pour la pratique de plusieurs sports, notamment le tennis, la natation, la pétanque et d’un hôtel. Mais, la majorité de ces structures sont délabrées et leur situation d’ensemble est épouvantable. Il faudrait souligner que la Tabacoop abrite les sièges de l’équipe de l’USM Annaba, de la Ligue régionale de football et bénéficie de sa proximité avec le Musée des ruines romaines d’Hippone, ainsi que la basilique Saint Augustin. Un lieu historique et touristique de premier ordre et qui pourrait être un endroit privilégié pour le développement de la pratique sportive.
Le parlementaire, dans sa lettre écrite, s’interroge sur les mesures à prendre pour redonner vie à ces installations qui sont restées à l’abandon et oubliées depuis des décennies. La Tabacoop, autrefois, un lieu de détente et de villégiature privilégié des Annabis, est aujourd’hui transformé en un dépotoir repoussant. Il est à noter que les autorités locales, qui se sont succédé, n’ont pas osé procéder à la restauration et la remise en service d’un lieu de détente qui a fait, d’antan, la fierté de la ville d’Annaba.
Il appartient, également, à ces autorités de revoir un petit peu la gestion des anciens locaux de la Tabacoop, dont une partie sert à la vente de boissons alcoolisées et les magasins qui y font face sont loués à des particuliers par les gestionnaires de la Coopérative. La piscine semi-olympique, qui disposait d’un tremplin et d’un surveillant de baignade, gagnerait à être prise en charge ou, à la rigueur, la mettre à la disposition d’un club qui dispose d’une section de natation.
Cette situation est consternante, car il fut un temps où les Annabis prenaient un plaisir incommensurable à se rendre à la Tabacoop pour prendre un bol d’air, se promener à travers les allées fleuries, prendre une boisson fraîche ou chaude selon le temps au «Chalet» et, parfois, prendre un repas dans le majestueux restaurant à la boiserie magnifique.
En été, la magnifique piscine ouvrait grand ses bras aux autochtones et aux visiteurs. Son eau claire incitait les promeneurs à y faire trempette. Des douches et autres cabines réservées pour changer ses vêtements, se trouvaient à côté. Des familles entières venaient s’y installer et laisser leurs gamins barboter dans la partie qui leur est réservée.
Malheureusement, aujourd’hui, on ne peut que se demander ce que sont devenus ces équipements qui rendaient d’appréciables services à toute une population. Le site de la Tabacoop reste un patrimoine local qui a longtemps attiré les convoitises de la mafia du foncier. Plusieurs bâtisses historiques à valeur culturelle ont fait les frais de ces promoteurs, sans foi ni loi. Et cela, à l’image de la villa Salvatore Colli et biens d’autres maisons coloniales qui furent détruites pour ériger des tours anarchiques tout au long du littoral. Certains amoureux de la ville craignent que le site de la Tabacoop finisse dans le collimateur de cette mafia, toujours omniprésente et qui a la peau dure.
A.Ighil