Par : Amar Ait Bara
L’huile de table, élément essentiel pour la ménagère, pousse le citoyen algérien à la rechercher désespérément, malgré une distribution régulière et l’inondation du marché. Cette huile, indispensable en cuisine, obéit aux règles de la fréquence de distribution sachant que le marché algérien est centralisé. Cependant, selon le directeur du commerce d’Annaba, le problème n’est pas d’ordre organisationnel, mais plutôt de la demande qui augmente considérablement en ce mois d jeûne. En effet il existe de nombreux points de vente d’huile de table à Annaba, notamment celui de l’avant-port dans l’usine La Belle, ex-ENCG, d’Oued Forcha et au niveau de certaines grandes surfaces à travers la wilaya.
L’huile était disponible à volonté chez les épiciers de quartiers, mais certains spéculateurs en ont en fait main basse à l’approche du ramadhan où la demande s’accentue. Au niveau de ces points de vente, des véhicules utilitaires, stationnés et immatriculés hors wilaya d’Annaba s’accaparent le produit pour ensuite le revendre et à quel prix ! Des citoyens spéculent eux aussi sur ce produit, certains en achètent jusqu’à 10 bidons à 600 dinars pour ensuite les revendre au prix fort pour se faire une plus-value. Les raisons de cette rareté sont multiples, notamment celles liées au manque de civisme du citoyen qui, par peur de rupture durant cette période, stocke ce produit jusqu’à 5 bidons par famille et il suffit de faire l’opération arithmétique pour déterminer la quantité engloutie. Ce phénomène s’est généralisé et demeure valable également pour les familles des wilayas limitrophes, telles que Skikda, el-Tarf, Guelma, Souk-Ahras. D’autres problèmes liés à ce disfonctionnement qui n’est pas dû à la défaillance dans la distribution, mais à l’augmentation de la demande qui dépasse l’offre et la raison de la disparition de l’huile des étalages. Cependant, dans certaines grande surfaces, l’huile de table des autres marques et d’une autre qualité existe en bidons de 4 litres, mais à raison de 1100 dinars et la bouteille de 1,5 litre coûte 440 dinars, ceci n’arrange pas les bourses limitées qui préfèrent celui de 5 litres pour 600 dinars et peu importe la qualité.
Un autre fait qui a contribué largement à l’indisponibilité de l’huile de table, c’est la multiplication des marchands de gâteaux traditionnels, notamment la « Zlabia », « Kalb Louz » et autres confiseries traditionnelles. En effet, avant le ramadhan, les marchands provisoires et circonstanciels qui existent stockent jusqu’à 10 bidons, voire plus. Imaginez le nombre de marchands de gâteaux traditionnels existant dans la wilaya d’Annaba en plus de ceux des wilayas limitrophes qui stockent au moins 10 bidons d’huile, quantité nécessaire pour le travail. Heureusement que cette situation relative au manque d’huile est provisoire, une fois le ramadhan terminé, les marchands de « Zlabia « disparaitront ; mais le pauvre citoyen a été saigné durant cette période de piété et de Rahma qui a mis à genoux tous les Algériens qui ont souffert de la cherté et ceci devant le laxisme et l’indifférence des responsables de la régulation des prix et des marchés.