La déperdition scolaire, le chômage, la misère, la situation familiale des parents, les orphelins, ce sont les principales causes de la prolifération des commerces informels. Malgré la désorganisation qui règne dans l’activité illégale, celle-ci arrange les bourses limitées des familles qui s’adressent à ces vendeurs ambulants, attirées par le moindre coût dans l’esprit de faire des petites affaires. Certains prix des produits proposés à la vente sont étudiés à l’orée de l’entrée scolaire.
Les pères de familles se préparent déjà à acheter les tabliers et vêtements qui coûtent un plus chers dans les magasins que chez ces jeunes commerçants de vente à la criée ou exposant sur le sol. Ces derniers s’approvisionnent tous chez les mêmes grossistes qui affichent les mêmes prix. Cependant, les magasins vendent plus chers que ceux de l’informel qui ont de nombreuses charges à payer, dont les frais de location, impôts, salaires des employés, etc… Mais, la petite marge bénéficiaire que gagnent les commerçants de l’illégal leur permet de couvrir les frais de transport et autres. Une jeune dame dira que «chez ces jeunes de l’informel, les prix sont abordables et à notre portée ». Chaque commerçant a sa propre histoire à raconter.
Cependant, on y trouve aussi des pères de familles au chômage ou dont les salaires ne dépassent pas les 30.000 dinars. Pour joindre les deux bouts, ils s’adonnent à ce genre d’activités illégales. «Mais ce n’est pas évident car certains de ces jeunes commerçants sont parfois violents et n’hésitent pas à agresser au couteau», dira un commerçant près du marché El Hattab. Aujourd’hui et devant ce phénomène social, l’Etat doit trouver des solutions en organisant des marchés légaux dans des aires libres avec des taxes, une sorte de droit de places. Souvent, les rues et les trottoirs sont squattés et bloquent la circulation et les passages aux piétons. Ainsi des solutions sont préconisées pour légaliser ce commerce informel et résorber le taux de chômage.
Par : Amar Ait Bara