Ceux qui ont pris goût à l’arnaque comme moyen d’ascension sociale sont nombreux à Souk-Ahras et les affaires liées à ce phénomène se comptent au nombre des jours de l’année. Les services de sécurité ont eu à traiter plusieurs affaires du genre où les protagonistes tout comme les victimes rêvaient de surprofits quels qu’en soient les moyens. Les plus récentes concernent le dossier d’un escroc qui se faisait passer pour un cadre d’une administration et celui d’une agence touristique imaginaire dont l’auteur a été condamné à une peine de trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis.
Dans le domaine de l’investissement, les cinq dernières années ont révélé la présence de plusieurs prédateurs du foncier qui ont réussi, bon gré mal gré, à contourner le circuit officiel mis en place pour la promotion des projets productifs dans la wilaya. En 2019, pas moins de 97 actes de concession ont été annulés et 65 hectares ont été récupérés sur la base des investigations menées par l’administration au sujet de quelques pseudo-investisseurs qui n’ont pas honorés leurs engagements. En 2022, l’opération d’assainissement du foncier industriel a touché plus de 95 hectares et le dossier est loin d’être clos puisque d’autres cas flagrants de terrains non exploités sont encore témoins de l’ampleur de ce phénomène. ”A la sortie nord de Souk-Ahras, près de cinq hectares sont confisqués depuis l’année 2013 par un particulier au nom d’un investissement qui n’a jamais vu le jour. Plusieurs walis ont été induits en erreur et/ou déroutés par les promesses non tenues et des techniques d’usure mises en application par cet investisseur autour duquel plane le doute”, a indiqué à Le Provincial une source très au fait du dossier.
Dans le secteur de l’agriculture où l’arnaque est omniprésente, les filières de la figue de Barbarie, du pistachier et du cerisier incluses pour des raisons inavouées dans des campagnes menées tambour battant par un groupe à turpitudes semi-occulte, n’ont donné que littérature et désolation. ”La création d’un grand nombre de filières et de coopératives agricoles obéissait à des préalables autres que ceux liés à la volonté de promouvoir le secteur et les résultats sont vérifiables… Des cerisiers plantés sur des monts éloignés des sources d’eau au moment où des vergers qui méritent le renforcement sont ignorés pour incompatibilités corporatistes et/ou partisanes du côté de ceux qui prennent en otage le secteur”, a déclaré un agriculteur de la commune d’Ouled Driss.
Les récentes révélations faites par les habitants de la commune de H’nencha concernant la toute récente attribution des logements plaident en faveur d’une présence de demandeurs flibustiers qui ont plus d’un tour dans leur besace pour établir de vrais faux dossiers et faire passer leurs noms sans coup férir sur la liste des bénéficiaires. Depuis des années, un sport non homologué et sans impact réussit à amasser argent auprès de quelques entités en contrepartie de quelques supposés ”titres internationaux” informels et sans envergure, réalisés outre-mer en dehors du circuit officiel. Il est pourtant reconnu que sans couverture de la part du ministère de la Jeunesse et des Sports, les disciplines affiliées à des ligues non reconnues dans son canevas officiel en Algérie ne peuvent en aucun cas bénéficier de subsides. De retour à Souk-Ahras et après chaque périple, les protagonistes de l’arnaque gèrent d’abord une campagne folklorique pour accoster ensuite aux abords de quelques bureaux.
Et ce qui est légalement non reconnu par le MJS devient droit absolu à Souk-Ahras. Voici l’avis d’un cadre sportif: ”Tout le monde a eu vent de cette histoire perpétuée depuis huit longues années avec les mêmes acteurs et le même scénario. Personnellement, je crois que cette supposée compétition pour une discipline non répertoriée sur le registre des sports reconnus, a commencé avec une erreur car si titre international il y a, c’est au MJS que l’on doit s’adresser pour une éventuelle cérémonie de remise des titres de reconnaissance”. Le constat est loin d’être exhaustif…
Aussi, la situation nécessite en urgence, un audit à tous les niveaux. L’ère des passe-droits n’est-elle pas révolue ?
Par : Abderrahmane.D