La situation des sans-abris qui rasent les rues de la ville en cette période de grand froid ne cesse de faire couler de l’encre à Annaba où on enregistre un manque considérable de structures d’accueil pour les personnes en difficulté ou souffrant de handicaps mentaux ou physiques.
Selon les données recueillies par les différentes associations et des particuliers qui œuvrent au quotidien pour aider les personnes sans-abris à travers la wilaya, on enregistre une redondance indéniable dans le profil des personnes vivant dans la rue. La majeure partie des sans-abris de la wilaya souffrent de troubles mentaux plus ou moins sévères qui ont conduit leurs familles à les abandonner.
De la simple dépression nerveuse au troubles les plus complexes, une grande partie de personnes ayant besoin d’assistance se retrouve livrer à elle-même face à la cruauté de la rue.
Au-delà de la nécessité d’un travail de fond pour la sensibilisation sur les maladies mentales et le rôle des familles dans le processus de guérison et de réinsertion sociale, la question de la nécessité de centres d’accueil est une urgence à Annaba.
L’EHS ER-Razi, communément désigné comme le lieu adéquat pour accueillir ce genre de profils en difficulté, n’a en réalité pas cette vocation.
A ce sujet, Dr Alia Mokhtari, psychiatre au niveau de l’EHS précise : « L’hôpital psychiatrique ER-Razi, comme son nom l’indique est une structure hospitalière qui prend en charge principalement les troubles mentaux sévères, ceux qui représentent un danger pour eux-mêmes et pour autrui, dans un but premier celui de protéger le malade et son entourage et, dans un deuxième temps, obtenir la stabilisation et permettre la réinsertion sociale et/ou professionnele. L’établissement dispose d’un certain nombre de lits “Bien précis” qui couvre environ 5 ou 6 Wilayas ( Annaba, El-Tarf, Souk-Ahras, Tébessa, Guelma et Oued Souf). Ce n’est ni un centre de transit, ni une structure d’hébergement (…) En ce moment, presque 20 lits sont occupés par des patients stabilisés mais qui n’ont pas où aller car leurs parents refusent de les récupérer, ou dont on ne connait pas le nom »
Face à la particularité de cette situation, l’EHS avait publié, en août dernier, un communiqué sur Facebook pour justement attirer l’attention de la population sur l’impact de ces pratiques sur le cas des malades ayant réellement besoin d’être hospitalisés (…). Même les patients qui bénéficient d’un avis médical de sortie après une durée d’hospitalisation, ne quittent pas forcément l’établissement à cause du refus des parents d’emmener leurs patients ; ils sont toujours injoignables où ils ne répondent pas au téléphone, ce qui pousse l’administration à assurer le transport à ces patients avec ses propres moyens et sur des longues distances (Tébessa, Souk-Ahras, El-Tarf, El Oued, Guelma et Annaba, voire plus loin…) ».
Par : M. L