Par : Hamid Baali
La course contre la montre est engagée ces derniers jours par les familles qui tiennent à accueillir le mois sacré du Ramadhan en se livrant à des achats tous azimuts pour permettre à la maîtresse de maison de confectionner des plats succulents et des douceurs pour agrémenter les soirées. Nous avons assisté de visu à ces emplettes menées tambour battant par des citoyens à la recherche de denrées spécifiques indispensables. Mouloud, un septuagénaire retraité d’une société nationale, nous confie : ” Je suis à la recherche d’un sac de semoule de 25 kg dont la qualité m’avait été recommandée par mon épouse qui excelle pour nous préparer de la galette croustillante que nous privilégions pour accompagner nos plats. Cela fait une quinzaine de jours que je vadrouille dans les supérettes et les magasins spécialisés pour dénicher un sac de semoule. Il existe diverses marques, dont certaines sont totalement inconnues et j’hésite à les acquérir. Les prix différent et n’obéissent aucunement aux directives des pouvoirs publics puisque le sac de 25 kg est proposé selon une fourchette de 1.400 à 1.650 dinars, alors que le tarif normal est de 1.000 dinars. De guerre lasse, j’ai acheté en deuxième main la marque recherchée et j’ai dû débourser la somme de 1.700 dinars ! ” .
L’huile de table a de nouveau disparu des étals et, seule l’huile de tournesol est parfois disponible, car son prix est exorbitant. Les Guelmois éprouvent toutes les peines du monde à dénicher deux ou trois bidons de 5 litres d’huile de table. Le blé concassé, appelé communément Frik, qui accompagne la chorba est particulièrement prisé et son coût dépasse tout entendement et il est indispensable d’en acheter 4 à 5 kg. Nous avons rencontré des citoyens chargés de boites de concentré de tomate, de sucre, de paquets de café moulu, de farine, de plaquettes de beurre, de levure, de vanille, de flan de riz, de fromage, de thon, d’olives dénoyautées, de produits d’entretien et autres. Certains jettent leur dévolu sur les boucheries où ils achètent des quartiers de viande ovine, des morceaux de viande de veau sans os, quelques poulets évidés et des plateaux d’oeufs frais.
A une dizaine de jours de l’entame du mois sacré, tous les ménages s’adonnent à des achats massifs pour être à l’abri de ruptures de stocks ou des récurrentes pénuries qui interviennent dès les premiers jours de jeûne. Les familles démunies assistent impuissantes à cette frénésie et elles espèrent bénéficier du chèque de 10.000 dinars alloué par les pouvoirs publics. Les autorités locales, particulièrement les services de la DASS, n’ont pas encore dévoilé le programme mis en place en direction des démunis.