Par : A.Ighil
Le quai phosphatier du port d’Annaba continue de provoquer une pollution insoutenable qui incommode les travailleurs de l’enceinte portuaire et qui s’étend vers le centre-ville. Un brouillard épais de métaux lourds couvre une grande partie de la ville, ce qui rend la visibilité parfois difficile. Le port d’Annaba reste un port industriel par excellence, mais sa gestion environnementale laisse à désirer. Pour bon nombre de témoignages recueillis par les travailleurs qui activent dans cette enceinte, notamment ceux des quais phosphatier et celui du coke. « L’air devient irrespirable lors du chargement des navires pour cause d’une tuyauterie défectueuse » nous dira l’un d’eux et il ajoutera « la direction du port n’est même pas capable de remplacer des équipements obsolètes alors qu’elle a investi des milliards de dinars pour la réalisation d’une nouvelle gare maritime qui accumule des années de retard ». Cette pollution devient un réel problème de santé publique. Il faudrait noter que de nombreuses maladies respiratoires et allergiques sont à relever parmi le personnel du port. Un véritable SOS est lancé pour que les autorités locales prennent des mesures urgentes pour mettre un terme à cette situation qui prend de l’ampleur dans une ville qui est considérée comme l’une des plus polluantes du pays. A la direction de l’environnement de la wilaya et aux différentes associations d’agir face à ce phénomène dévastateur. En dépit d’une certification du port d’Annaba en ISPS CODE, un certain nombre d’anomalies sont à déplorer. A titre d’exemple, les bouches d’incendie d’eau douce sont inexistantes pour les besoins des navires qui sont alimentés par les camions citernes de l’Algérienne des eaux. Alors que sous d’autres cieux, la gestion environnementale est une démarche volontaire des responsables qui sont de plus en plus nombreux à prendre conscience à ce type de gestion. L’origine de la démarche provient du constat de la production de milliers de déchets toxiques issus des activités du port. « Il est impératif d’appliquer des normes internationales à nos ports maritimes, particulièrement en ce qui concerne la protection de l’environnement » nous confiera un expert en la matière. Le projet d’extension du port d’Annaba tiendra-t-il compte de cet aspect ? Ce projet consiste à faire doubler la superficie actuelle, portant le plan d’eau de 94 hectares à 176 hectares. Un espace supplémentaire qui servira à désengorger un point d’échanges commerciaux saturé. Cette extension se finalisera d’ici à 2030.