On pensait que les “illuminés” de la foi religieuse se suffisaient de s’en prendre aux monuments, aux bustes et autres statues, nues ou vêtues. Mais non, voilà qu’ils vont encore plus loin dans leur agressivité, rêvant certainement, de reprendre le “flambeau” incendiaire, alors inauguré par les “allumés ” de Dieu durant des années noires 90 et début 2000.
Tout d’abord, on a eu l’agression de l’imam de la mosquée d’Ath Laziz, un village de la commune d’Akbil, dans la daïra de Aïn El Hammam, à une cinquantaine de kilomètres au Sud-Est de Tizi-Ouzou . Un individu, âgé de 36 ans, a usé de violences physiques à l’encontre de l’imam, dans la salle des conférences de la mosquée. Poussé par le jeune homme, l’imam tombera par terre et aura, en chutant, une fracture au niveau de la jambe gauche qui a nécessité son évacuation à l’hôpital de Aïn El Hammam où il subira une intervention chirurgicale.
On a eu, aussi, un autre imam agressé. Il s’agit de l’imam de la mosquée Ali Ben Abi Taleb de Maghnia, Cheikh Said Tamtiri, qui a été agressé, après la prière du «Dohr», par un jeune qui lui a asséné un coup de couteau sous l’aisselle et a blessé au visage un jeune homme venu intervenir. L’imam, gravement blessé, avait été évacué à l’établissement hospitalier public Chaabane Hamdoune de Maghnia où des soins intensifs lui ont été administrés. Il y décédera. Paix à son âme.
Bien sûr, pour emprunter au discours officiel du ministre en charge des Affaires religieuses et des Wakfs, il faut savoir garder raison et “il ne faut ni sous-estimer, ni exagérer les agressions contre les imams”. Mais, il est certain qu’il faut en tenir compte afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour éradiquer, ou au moins contenir un phénomène qui risque de perdurer et même de se développer en cas de laxisme. Au début des années 90 et même avant, on avait vu la “chose immonde” naître et grandir sous les yeux sinon tolérants, du moins compréhensifs de certaines Autorités concernées. Idem pour la violence scolaire! Avec toujours, au nom de la religion, décidément mise à toutes les sauces, le pardon à la bouche.
En fait, pour moi, tout en actionnant l’appareil judiciaire, dans le cadre, cela va de soi, des lois existantes en matière de répression de la violence d’où qu’elle vienne, il s’agit, avant que l’on n’atteigne le point de non-retour, surtout de revoir fondamentalement le discours public (pour la plupart du temps, officiel) concernant l’éducation civique et morale , surtout au niveau des écoles et ce, parallèlement à l’éducation religieuse laquelle, peut-être, doit, aussi, être “revue”, car elle n’est plus en phase avec les besoins, les demandes et les comportements réels (c’est-à-dire en dehors des lieux et des moments de prières… encore que…) de certains catégories, tout particulièrement les moins âgées, de la société. Une société qui s’ouvre de plus en plus rapidement à la modernité, souvent de manière anarchique, parfois aggressive, il faut le reconnaître,… ce qui ne manque pas de multiplier les dérapages comportementaux des franges conservatrices ou radicales…. la religion servant , comme d’hab’, de “couverture”.
Par : Belkacem Ahcene-Djaballah